Le Conseil national de l'ordre des pharmaciens a transmis à l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique une liste de onze pharmacies en ligne suspectées de fraude. Une plainte a en outre été déposée.

Depuis le 12 juillet, la France autorise les pharmacies en ligne à vendre des médicaments ne nécessitant pas d'ordonnance. Selon l'arrêté relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique, ces sites doivent être "le prolongement virtuel d'une officine de pharmacie autorisée et ouverte au public", "afin de garantir un même niveau de qualité et de sécurité qu'au comptoir".

Ce mercredi, Le Parisien signale toutefois que le Conseil national de l'ordre des pharmaciens a déposé plainte contre onze sites web suspectés de vendre des médicaments sur Internet à des clients français sans en avoir reçu l'autorisation. Ces sites, tenus depuis l'étranger, ont pour certains d'entre eux récupéré des adresses françaises autrefois possédées par des pharmaciens établis en France.

"Ces onze sites illégaux se cachent derrière des noms sonnant bien français, parfois même des noms de pharmacies bien réelles", a réagi Alain Delgutte, président de la section des titulaires d’officines au sein du conseil de l'ordre. En conséquence, l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAEPS) a été alertée.

Le risque sanitaire n'est pas à négliger. Vu le très faible tarif appliqué à certains médicaments vendus sur ces sites, il est probable qu'une portion d'entre eux soit contrefaite. "Près des deux tiers des médicaments vendus en dehors des sites légaux sont des contrefaçons", a évalué Alain Delgutte, qui a relevé la présence importante de stimulants sexuels (Viagra, Cialis) ou de médicaments interdits (Sibutril) car dangereux.

Dans un premier temps, le gouvernement avait l'intention de limiter la liste des médicaments autorisés à la vente en ligne à ceux vendus devant le comptoir. Cela représentait environ 450 produits. Néanmoins, le Conseil d'État et l'Autorité de la concurrence ont pointé les trop fortes restrictions du projet d'arrêté de l'exécutif, obligeant ce dernier à élargir la liste à l'ensemble des produits ne nécessitant pas d'ordonnance, soit 4000 médicaments.

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