La nouvelle est tombée cette semaine : le voyage magnifique du CCGS Amundsen n’aura pas lieu. Cet immense brise-glace canadien devait partir à la conquête du grand nord avec à son bord une large communauté de scientifiques spécialistes des questions climatiques. Le voyage, prévu depuis longtemps, prenait place dans une large étude canadienne des répercussions du réchauffement climatique sur le pôle nord.
une étude sur le réchauffement climatique qui est empêchée par… le réchauffement climatique.
Mais l’année 2016 et son imprévisible augmentation des températures a profondément changé la géographie de la calotte glacière. La mer arctique connaît des mouvements et reflux sans précédent pour la saison qui rendent le grand périple du Amundsen trop dangereux. En bref, c’est l’histoire d’une étude sur le réchauffement climatique qui est empêchée par… le réchauffement climatique.
Une mer qui se réveille
Le brise-glace, dont on peut découvrir les particularités sur le site de l’expédition, n’en est pourtant pas à son premier voyage. Il parcourt les mers nordiques depuis 1978 avec à son bord des équipes de scientifiques toujours renouvelées. Néanmoins, la fournée 2017 ne pourra pas suivre l’Amundsen par-delà les icebergs. La décision de l’annulation du voyage a été particulièrement difficile à prendre considérant qu’il était le fruit d’un investissement de 15 millions de dollars de la part des universités canadiennes.
D’abord anticipé de près de six jours pour échapper à de trop mauvaises conditions de navigation, le séjour sera finalement abandonné. Le coupable est tout trouvé : il s’agit bien du réchauffement climatique qui transforme, chaque jour un peu plus, la mer arctique. Elle est actuellement parcourue par un courant venant du sud emportant de la glace sur son passage et bloquant ainsi l’accès, même pour le brise-glace, au cœur du pôle.
Pour David Barber, qui dirige l’opération, le réchauffement climatique est de manière générale à l’origine d’une réduction de la taille et de l’épaisseur de la banquise, conduisant forcément à une plus grande mobilité des géants de glace qui recouvrent la mer. Dans un communiqué plein de dépit, Barber explique : « Les conditions sur la banquise ont de grandes chances de devenir plus dangereuses, et des phénomènes sévères, comme celui-ci, se produiront souvent. »
De son côté, l’université de Manitoba se montre très claire : « Les recherches de nos scientifiques indiquent clairement que le réchauffement climatique n’appartient pas au futur — il est déjà là. » Notons que les chercheurs l’ont remarqué de la manière la plus empirique qui soit.
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