En fin d’année sera installé un nouveau supercalculateur, Bull Sequana. Situé dans l’Essonne, il sera capable de délivrer une puissance de calcul de 8,9 puis 20 pétaflops.

Dans la course aux supercalculateurs, ce sont les États-Unis et la Chine qui mènent la danse — et de loin ! L’immense majorité des places du top 500 des machines les plus puissantes au monde est accaparée par le duopole sino-américain, qui dépense sans compter dans ce domaine, ne laissant qu’un tout petit espace pour les autres pays, comme la France. Mais l’Hexagone est sur le point de revenir dans le haut du tableau.

En effet, l’infrastructure du très grand centre de calcul (TGCC) du commissariat à l’énergie atomique (CEA) va accueillir fin 2017 le superordinateur Bull Sequana qui sera capable, dans sa configuration initiale, de proposer « une puissance de calcul crête de 8,9 pétaflops  et d’une capacité mémoire distribuée de presque 400 téraoctets », puis, lorsque ses capacités seront étendues, au-delà de 20 pétaflops.

sequana

Pour un profane, il n’est pas forcément évident de se représenter ce qu’est un FLOPS (cet acronyme anglais signifiant opération en virgule flottante par seconde), puisque il est rare de croiser cette unité de mesure dans la vie de tous les jours. En clair, cela veut dire, pour un calculateur atteignant 20 pétaflops, qu’il est capable de réaliser 20 millions de milliards d’opérations chaque seconde. Vertigineux.

Cette puissance équivaut à 75 000 ordinateurs de bureau, explique le Genci (Grand équipement national de calcul intensif), dont les parts sont détenues entre l’État, via le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le CEA, le CNRS, les universités et l’Inria. Sa puissance est 4,5 fois plus importante que le système Bull Curie actuellement en service au TGCC.

https://www.youtube.com/watch?v=CiOrJT39kjQ

Par ailleurs, Bull précise que l’ensemble des nœuds de calcul constitué de 9 cellules Sequana est équipé de processeurs Intel Xeon Skylake-EP et de processeurs manycores Intel Xeon Phi KNL pour un total de plus de 124 700 cœurs, qu’un cluster de stockage multi-niveau Lustre permet d’assurer un débit minimum de 300 Go/s (à terme 500 Go/s) pour une volumétrie utile de 5 pébio-octets minimum.

À quoi servira cette débauche de puissance ? Pas à faire tourner le dernier jeu mobile à la mode, vous vous en doutez. À ce niveau, le sérieux prédomine : la machine « sera mise à disposition des chercheurs français et européens pour les accompagner dans des domaines académiques et industriels nécessitant une très grande puissance de calcul et de traitement de données », explique Atos, maison-mère de Bull.

Cap sur les sciences

La climatologie, l’astrophysique, les sciences de la vie, l’énergie, la science des matériaux, l’intelligence artificielle et la médecine sont autant de secteurs qui ont un grand besoin d’effectuer des calculs intensifs pour effectuer des simulations toujours plus complexes, qu’il s’agisse d’évaluer la physique des plasmas, progresser dans l’apprentissage automatique, les effets de la combustion ou l’évolution de l’univers

C’est à Bruyères-Le-Chatel, dans l’Essonne, que Bull Sequana, sera installé. Ce n’est pas le seul supercalculateur à se retrouver dans le coin. L’infrastructure du très grand centre de calcul accueille déjà le supercalculateur Airain, d’une puissance de 420 téraflops, ainsi que le superordinateur Curie, qui délivre une capacité de calcul de 2 pétaflops, et Cobalt, une machine qui produit 1500 téraflops

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