Dans l’espace, le temps des astronautes est très précieux. Dans la mesure où ils ne restent généralement que quelques mois en orbite autour de la Terre, il faut que les membres de l’équipage de la station spatiale internationale aient un planning réglé au millimètre près et surtout optimisé au maximum. Vu le coût qu’engendre la conquête spatiale, il n’est en effet pas acceptable de bayer aux corneilles.
Bien sûr, les hommes et les femmes que l’on fait décoller de la Terre pour gagner une petite installation tournant à près de 400 kilomètres d’altitude ont bien conscience des enjeux et personne ne se tourne vraiment les pouces à bord de l’ISS. Mais il a été constaté que des tâches particulières pouvaient être confiées à des tiers sans que cela ne pénalise le bon déroulement des missions.
Libérer du temps pour faire autre chose
C’est le cas par exemple des photographies.
L’agence d’exploration aérospatiale japonaise (Jaxa) évalue ainsi que les moments passés par les membres de l’ISS à prendre des clichés — à des fins scientifiques ou de communication auprès du public — représentent 10 % de leur temps de travail. Un poids que l’organisme aimerait bien réduire progressivement jusqu’à zéro.
C’est pour cette raison que la Jaxa a envoyé à bord de l’ISS, au cours d’une opération de ravitaillement conduite le 4 juin dernier, un petit drone sphérique baptisé Int-Ball. D’un diamètre de 12 centimètres, il évolue en micro-pesanteur grâce à un système de douze propulseurs disséminés à différents endroits de la surface, ce qui lui permet d’ajuster en permanence sa trajectoire et son orientation.
Outre le gain de temps que ce concentré de technologie doit faire gagner à l’équipage en prenant en charge les photos et les vidéos, Int-Ball a un autre intérêt : il permet à ceux restés au sol de suivre en temps réel ce qui se passe dans la station spatiale internationale, grâce à une connexion entre le drone, les moyens de communication de l’ISS et le centre de commandement sur Terre.
De cette façon, les ingénieurs et les techniciens peuvent assister aux opérations et aux manipulations faites par un membre de l’équipage, le guider ou discuter avec lui de la meilleure manière de réaliser telle tâche ou effectuer telle expérience. C’est un peu le même principe que le casque de réalité mixte HoloLens conçu par Microsoft et vis-à-vis duquel la Nasa fonde de grands espoirs pour l’avenir.
Et plus généralement, le fait d’envoyer Int-Ball dans l’espace permet à la Jaxa de tester le drone sphérique dans de vraies conditions. S’il est actuellement contrôlé à distance par les équipes au sol, l’engin profite de son séjour dans l’espace pour acquérir une capacité à se déplacer de façon autonome (sa caméra opère déjà seule, sans intervention humaine, selon l’agence nipponne) et accumuler des données.
En attendant un hypothétique Int-Ball 2 qui profiterait de toute l’expérience engrangée par le drone caméra actuel, Int-Ball premier du nom a d’ores et déjà commencé à travailler dans l’ISS. L’agence d’exploration aérospatiale japonaise en a d’ailleurs profité pour publier les premières images prises par Int-Ball, à l’image du cliché publié ci-dessus, où l’on peut voir les astronautes Whitson et Fischer au travail.
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