« Selon une étude » : ces trois mots sont-ils vraiment toujours un gage de rigueur et de sérieux ? Pas nécessairement.
Pour mettre en doute le manque de fiabilité de certaines études scientifiques et des journaux qui les publient, un journaliste vient de se prêter à un petit exercice : envoyer à différentes revues — prétendument — scientifiques un article de recherche fictif pour lequel il a trouvé son inspiration… directement dans la mythologie de Star Wars.
« Plusieurs revues dites ‘scientifiques’ ont accepté un papier parodique inspiré de Star Wars. Le document est un bric-à-brac absurde truffé d’erreurs factuelles, de plagiat et de citations des films. Je le sais parce que c’est moi qui l’ai écrit », explique ce journaliste sur le site de Discover Magazine.
Une enzyme observée dans « les tissus d’un ancien Jedi »
Le papier rédigé par le journaliste s’inspire directement du contenu d’une page Wikia tenue par un fandom de Star Wars, et portant sur les midi-chloriens. Autrement dit, sur les organismes qui déterminent la sensibilité de chaque individu à la Force — une notion décriée par les fans, introduite dans l’Episode I par George Lucas.
L’auteur de ce fake a tout de même pris soin d’apporter quelques modifications au texte, mentionnant par exemple qu’une enzyme avait été observée dans les tissus d’un ancien Jedi. Pour pousser la plaisanterie encore un peu plus loin, le journaliste a même signé l’article des noms de Lucas McGeorge et Annette Kin (pour Anakin).
L’article était signé Lucas McGeorge et Annette Kin
Sur les neufs revues auxquelles l’article a été envoyé, trois l’ont publié et une quatrième était disposée à le faire moyennant une rémunération. Cette manœuvre prouve leur manque de fiabilité selon le journaliste, qui invite ainsi à la prudence au moment de consulter un document en ligne, même validé par un site a priori sérieux. Et ce d’autant plus que les créateurs de fake news tendent à devenir de plus en plus performants.
Au mois de mai 2017, une autre revue s’était laissée berner par un canular qui portait cette fois-ci sur le pénis, présenté comme une construction sociale. À nouveau, la publication n’avait rien trouvé à redire à ce texte pourtant farfelu (le sexe masculin étant présenté comme responsable du réchauffement climatique) et avait accepté de le publier dans ses colonnes contre rémunération. Ces canulars interrogent surtout sur les dérives des revues où les auteurs d’études payent pour voir leur travail publié, quitte à ce que le travail de relecture soit mal (ou pas du tout) assuré.
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