Depuis 2012, une loi adoptée par référendum interdit aux studios de films pornographiques basés en Californie de réaliser des productions sans utiliser de préservatifs lors des tournages. La disposition avait été adoptée à la demande d'une fondation de lutte contre le SIDA, qui estimait que l'industrie XXX américaine n'était pas assez engagée dans la prévention contre la maladie sexuellement transmissible. Mais la loi avait été très mal reçue par les professionnels du porno, qui estiment que la liberté de choix des producteurs et des acteurs doit primer.
Ils savent, surtout, que le public amateur de films pour adultes n'aime pas du tout les films où le fantasme recherché est brisé par le rappel à la réalité, matérialisé par le préservatif. Pour eux, la loi est donc une mesure attentatoire non seulement à leurs libertés, mais aussi et surtout à la valeur commerciale de leur produit.
Alors que plusieurs studios ont choisi ou menacé de se délocaliser pour échapper à la loi, le producteur de films gays Falcon Studios (attention, images très explicites) a une approche plus originale, qui ne manquera pas de faire polémique. Il a en effet décidé d'effacer numériquement les préservatifs de son dernier film, California Dreamin'1, lors du travail de post-production. Ainsi la loi a bien été respectée puisque les acteurs ont porté des protections lors du tournage, mais le public ne sera pas pour autant sensibilisé à l'importance de mettre un préservatif lors d'un rapport sexuel.
"Le but de l'expérience est de fournir un fantasme pré-préservatifs tout en restant fidèle à la philosophie de sexe sûr des studios soucieux de protéger la santé des modèles", explique le producteur Tony Dimarco. Pour justifier la manoeuvre, le scénario du film le fait se dérouler dans les années 1970 et 1980, à une époque où l'usage des préservatifs était encore très marginal. Le SIDA n'est apparu qu'à la fin des années 1970, sans que l'on sache alors qu'il s'agissait d'une maladie virale nouvelle. Le mot n'est apparu en France qu'en 1982.
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