Les sentinelles du littoral décolleront en ce mois de septembre pour couvrir des milliers de kilomètres de côte australienne, selon Reuters. Chaque drone suivra ensuite sa propre voie pour, depuis les airs, obtenir des informations sur le déplacement des requins.
Le projet était en gestation depuis deux étés déjà. L’an dernier, nous apprenions que Little Ripper rejoignait l’initiative de surveillance aérienne. Auparavant, les scientifiques s’étaient exprimés pour aller dans le sens d’une telle initiative. Aujourd’hui, les drones sont prêts à décoller.
Apprentissage machine des requins
Leur défi ? Pister et suivre les requins qui s’approcheraient trop près des plages australiennes. Vue du ciel, la créature redoutée serait plus prévisible. Les gardiens espèrent ainsi pouvoir évacuer les plages avant que les baigneurs ne fassent de rencontre déplaisante avec le monstre marin.
Encore à l’essai, la méthode pourrait se généraliser à l’avenir. Mais ces drones n’ont pas seulement la tâche de voir et enregistrer le littoral, ils doivent surtout l’interpréter grâce à l’algorithme d’apprentissage machine (machine learning) qu’ils embarquent.
La détection des requins par le logiciel serait, selon le docteur Nabin Sharma de l’Université de Sidney, largement supérieur à l’œil humain lorsqu’il s’agit de repérer des ailerons. Selon ses études, l’œil humain obtient un taux de précision sur l’interprétation des images de 20 à 30 %, alors que la machine pourrait parvenir à une précision proche de 90 %. Ainsi, le logiciel surpasserait nos capacités d’interprétation du littoral et apporterait, avant même que les humains ne s’en aperçoivent, des données précises sur l’emplacement des requins.
Nourri grâce aux divers vidéos et images de requins disponible à travers le monde, le logiciel aurait seulement besoin des images aériennes transmises par les drones pour relever les activités de la créature marin. En outre, l’algorithme aurait également a appris à distinguer les requins des dauphins et des baleines pour ne lancer aucune fausse alerte.
Si, de France, le dispositif peut sembler fantasque, en Australie, la question des requins empoisonne le tourisme balnéaire.
Le pays anglophone est en effet second — derrière les États-Unis — au classement mondial de l’Université de Floride qui tente de comptabiliser le nombre de rencontres non provoquées entre humains et requins.
Cette année, de multiples rencontres entre requins et touristes ont jeté l’opprobre sur la sécurité des plages locales. Cette grogne a poussé les universitaires à travailler avec Little Ripper, une compagnie commerciale de drones. C’est aujourd’hui cette firme qui a remporté le marché pour équiper les universitaires d’une flotille d’oiseaux mécaniques.
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