Si vous n’avez pas de problème d’audition, vous savez certainement très bien évaluer le volume des nuisances sonores qui vous entourent. Pas besoin de passer par une application pour ça, il suffit juste de tendre l’oreille. Mais savez-vous qu’en en utilisant une, vous pouvez donner un coup de main aux scientifiques qui veulent concevoir une carte collaborative de l’environnement sonore ?
C’est l’objectif de l’application NoiseCapture, pour le moment uniquement disponible sur Android (aucun portage sur iOS n’est pour l’instant évoqué).
Conçue par des chercheurs venant du laboratoire d’acoustique environnementale de l’institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (lFSTTAR) et du laboratoire des sciences et techniques de l’information, de la communication et de la connaissance, elle « calcule des indicateurs acoustiques lors des déplacements de l’utilisateur ».
« Ces indicateurs géolocalisés sont ensuite reversés anonymement dans une base de données pour élaborer des cartes de bruit au plus près de la réalité, avec un maillage extrêmement dense. Ces cartes […] pourront être utilisées par les collectivités afin de mettre en place des plans d’action plus ciblés, pour préserver ou améliorer la qualité des environnements sonores urbains », ajoutent les scientifiques.
Une fois installée, l’application vous demande l’accès au micro et à la géolocalisation du smartphone (sinon, comment établir une carte sonore ?).
Il suffit ensuite de lancer une séquence d’enregistrement de la durée de son choix et de décrire dans la foulée les conditions de mesure (test, intérieur, pluie, vent), les sources prédominantes (voix, enfants, musique, pas, transport routier/ferré/aérien/maritime, eau, animaux, végétation, travaux, alarmes, industriel) et la sensation perçue (d’ « agréable » à « désagréable »).
Vous pouvez également ajouter une description et une photographie.
De la science citoyenne
Pour les équipes derrière NoiseCapture, ces travaux « s’intègrent dans une démarche de sciences citoyennes ». Il ne s’agit pas seulement de nourrir les scientifiques avec des tas de données ; c’est aussi l’occasion « d’impliquer le citoyen dans la maîtrise de son territoire, notamment en matière de nuisance sonore, condition préalable pour qu’il soit lui-même acteur de l’amélioration de la qualité de son environnement ».
Et quoi de mieux que d’embrasser une logique ouverte ? Ainsi, les données anonymes qui sont collectées à travers NoiseCapture sont diffusées avec une licence open data, tandis que la publication des résultats de recherche se fera dans des revues en accès libre. Et pour couronner le tout, les outils développés dans ce cadre bénéficient d’une licence open source ! Difficile de faire mieux.
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