Apple vient de communiquer sur sa politique environnementale, via un site web, une vidéo et une campagne de publicité. L’occasion pour la firme américaine de vanter ses efforts réels en matière d’écologie, même s’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

Il y a encore quelques années, Apple faisait partie des entreprises taclées par Greenpeace pour son faible engagement en faveur des énergies renouvelables. L’ONG de protection de l’environnement avait même lancé une campagne pour dénigrer iCloud, le service d’informatique à distance (cloud computing) de la firme américaine. Mais dernièrement, le ton de l’organisation à l’égard d’Apple a changé.

Dans son dernier rapport s’intéressant aux effets et pratiques environnementales des géants du web, Greenpeace a remarqué « qu’Apple est la société qui a le plus progressé » sur le plan écologique depuis sa dernière étude. Selon l’ONG, la firme de Cupertino est ainsi devenue « la plus innovante et la plus agressive dans la poursuite de son engagement à utiliser 100 % d’énergie renouvelable« .

Il faut dire qu’Apple s’était engagé fermement pour faire en sorte d’alimenter ses centres de traitement de données avec de l’énergie solaire, hydraulique, géothermique ou éolienne. À titre d’exemple, le groupe a installé 70 hectares de panneaux solaires en 2011 pour fournir de l’électricité à l’une de ses infrastructures. Et depuis 2013, Apple assure que ses data centers n’utilisent que de l’énergie renouvelable.

Désormais félicité par Greenpeace, Apple peut désormais utiliser l’écologie pour communiquer auprès des usagers. La société californienne avait déjà commencé l’an passé en faisant le point sur ses diverses installations et les travaux en cours pour remplacer progressivement l’usage du nucléaire, du charbon et du gaz naturel. Mais cette fois, le plaidoyer pro domo est beaucoup plus appuyé.

Apple se félicite de sa politique environnementale

https://youtube.com/watch?v=EdeVaT-zZt4

Apple vient ainsi de publier une vidéo décrivant son « engagement » envers l’environnement et le futur afin de « laisser le monde en meilleur état que le groupe l’a trouvé« . Afin de paraître à son avantage, la communication est évidemment très soignée pour bien souligner l’idée que que la société est éco-responsable en s’efforçant de réduire au maximum son empreinte sur l’environnement.

Ainsi, outre les énergies renouvelables, le groupe américain rappelle à cette occasion qu’il utilise autant que possible des matériaux recyclés et / ou écologiques, tout en s’efforçant de limiter l’emballage au strict minimum. La disparition de quelques substances (arsenic, mercure, agent ignifuge bromé, phtalate, PVC) dans certaines composants est aussi mentionnée sur une page dédiée.

Apple rappelle que les appareils eux-mêmes sont devenus moins énergivores. En veille, la consommation du premier iMac (35 watts) était 97 % de fois plus élevée que celle du modèle actuel (0,9 watt). Cet effort au niveau des produits est un autre aspect de la politique écologique d’Apple, d’autant que les clients du groupe ne sont pas tous alimentés exclusivement en énergies renouvelables. Loin de là.

Un modèle économique compatible avec l’écologie ?

Est-ce que cela veut dire que la situation est idyllique chez Apple ? Non, bien sûr. L’entreprise américaine doit en particulier s’assurer que les énergies renouvelables alimentent en permanence ses installations. Apple doit ainsi composer avec d’éventuelles interruptions d’approvisionnement, car le solaire et l’éolien font parfois défaut. Il suffit qu’il pleuve, par exemple.

Si Apple fait des efforts dans le domaine environnemental, son modèle économique paraît toutefois aller à l’encontre de sa politique écologique. En effet, comme toutes les sociétés high tech, Apple tire sa croissance en proposant très régulièrement de nouveaux produits. Or, cela génère mécaniquement des déchets supplémentaires tout en sollicitant continuellement les ressources limitées de la planète.

Il s’agit pour ainsi dire d’une sorte d’obsolescence programmée, non pas parce qu’il y aurait un défaut fonctionnel mais parce que le produit actuel est rendu obsolète aux yeux des clients. Comme l’explique The Economist, « . Cela est fait de telle manière que le consommateur ressent le besoin d’acheter de nouveaux produits et services que les fabricants proposent pour remplacer les anciens« .

Apple n’est évidemment pas la seule société dans cette situation. Beaucoup d’autres sortent de nouveaux produits à un rythme effréné, donnant le sentiment que les ressources sont sacrifiées sur l’autel de la surconsommation. Cela n’est pas sans conséquence : outre l’enjeu environnemental, la recherche de certaines ressources a alimenté des conflits… même si la situation tend à s’améliorer.

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