Deux ans après les images immortalisées par la sonde New Horizons sur Pluton, la Nasa pense pouvoir expliquer la présence de lames de glace sur la planète naine. En cause, l’hydrate de méthane et un phénomène d’érosion.

Il y a quelques mois, la Nasa pensait avoir élucidé un mystère au sujet de Charon, la lune gigantesque de Pluton. Désormais, c’est la planète naine elle-même qui fait l’objet d’une nouvelle théorie, à nouveau établie grâce aux observations permises par la sonde New Horizons de la Nasa.

Lancée le 19 janvier 2006, la mission menée par New Horizons a permis d’immortaliser des images saisissantes de Pluton. En juillet 2015, la sonde a permis de découvrir que la surface de la planète naine était recouverte de gigantesques lames de glace, dont les origines restaient inexpliquées. Les scientifiques de la Nasa pensent maintenant avoir trouvé la raison de leur présence si mystérieuse.

L’érosion de la glace de méthane

Selon eux, cette structure de glace serait presque intégralement composée d’hydrate de méthane (aussi appelé « glace de méthane »), dont le phénomène de l’érosion a contribué à créer cette forme caractéristique de crêtes. La Nasa fait observer que ces lames se trouvent sur les plus hautes altitudes de Pluton, à proximité de son équateur. Leur hauteur peut atteindre « plusieurs centaines de pieds dans le ciel » (un pied étant l’équivalent de 30 centimètres), soit « aussi haut que les gratte-ciel de New York. »

Une équipe de recherche dirigée par Jeffrey Moore, chercheur scientifique au Ames Research Center de la Nasa, a établi que la formation de ces crêtes se produit au gré des évolutions des températures sur les altitudes de la planète. De la même manière que l’eau gèle sur Terre, le méthane forme ces lames de glace.

Pourquoi ce méthane ne se contente-t-il pas de geler à même le sol, en formant des gouttes ? « Pluton subit des variations climatiques et parfois, lorsque Pluton se réchauffe, la glace de méthane commence à ‘s’évaporer’ », explique Jeffrey Moore. Pour caractériser ce processus, les chercheurs emploient le terme de sublimation — lors duquel la glace se transforme directement en gaz, sans passer par une forme liquide.

« Lorsque Pluton se réchauffe, la glace de méthane s’évapore »

L’intérêt de cette découverte est également de mettre au jour l’activité de la surface de Pluton, qui évolue sur une temporalité très longue. En effet, la congélation de l’hydrate de méthane se serait produite à haute altitude il y a des millions d’années. Avec le temps, les structures de méthane se sont changées en gaz pour former ces lames aperçues à la surface de la planète naine.

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