Qui suis-je ? Où vais-je ? Ne suis-je que le rouage d’une simulation virtuelle ? Au rang des grands questionnements métaphysiques qui agitent l’espèce humaine, la théorie selon laquelle nous vivrions dans une réalité factice a ses partisans (Elon Musk y croit dur comme fer), ses détracteurs et ses indécis. Les débats scientifiques, animés et féconds sur un tel sujet, ne cessent d’interroger la théorie sans toutefois jamais réussir à la confirmer ou la réfuter.
Pour Zohar Ringel et Dmitry L. Kovrizhin, c’est la seconde option qui semble l’emporter. Ces deux physiciens théoriciens, qui travaillent au sein du Rudolf Peierls Centre for Theorical Physics rattaché à l’Université d’Oxford, viennent de rendre publics leurs travaux sur le sujet. Selon leurs observations, la probabilité que nous ne vivions pas dans une simulation devrait l’emporter — désolé, Elon.
Un tel simulateur est impossible
Leur démonstration fait appel à des connaissances pointues de physique théorique ; néanmoins, sa conclusion est relativement accessible pour le commun des mortels. Ils estiment en effet qu’il est impossible de concevoir un simulateur capable de reproduire tout ce que les êtres humains savent déjà sur les systèmes quantiques.
Pour rappel, la théorie quantique traite « du comportement des objets physiques au niveau microscopique. » L’essor de cette discipline est directement lié aux limites rencontrées par la physique classique, qui ne parvient pas à rendre compte du fait que de nombreux phénomènes ne sont pas continus, mais quantifiés.
« Nous croyons habituellement que tous les systèmes quantiques ne peuvent pas être simulés efficacement en utilisant des ressources informatiques classiques », font observer les scientifiques. En effet, un ordinateur quantique (ou calculateur quantique) est capable de résoudre les mêmes problèmes qu’un ordinateur classique, mais la réciproque n’est pas admise comme vraie.
Des interactions quantiques trop complexes
Or, selon Zohar Ringel et Dmitry L. Kovrizin, la complexité de certaines interactions quantiques s’intensifie si rapidement que le système n’est plus à la portée de n’importe quel calculateur, peu importe si celui-ci est classique ou quantique. Une simulation qui irait jusqu’à modéliser des éléments à un niveau quantique ne peut le faire que pour un nombre limité d’objets.
C’est pourquoi les chercheurs en concluent qu’il n’est pas possible de construire une simulation suffisamment grande et puissante pour créer notre univers. Cela suffira-t-il pour autant à mettre fin au débat de savoir si nous vivons ou non dans une matrice ? Probablement pas — il y a fort à parier que d’autres scientifiques sont déjà en train de chercher à démontrer la thèse exactement inverse.
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