Avant de partir vivre quelque temps dans l’espace, la question que vous devriez vous poser est moins de savoir ce que vous emporteriez avec vous que de mesurer les incidences d’un tel voyage sur votre organisme. Si l’on sait déjà que les futurs explorateurs de Mars s’exposeront à un risque de cancer, sachez qu’un organe de votre corps risque tout particulièrement de ne pas aimer que vous quittiez l’atmosphère protectrice de la Terre : votre cerveau.
Si l’on en croit les travaux de la spécialiste en neuroradiologie Donna R. Roberts, publiés le 2 novembre 2017 dans The New England Journal of Medicine, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de confirmer ce dont on pouvait déjà se douter. Non, la vie dans l’espace n’est pas terrible pour la bonne santé de notre cerveau.
Qu’est-il arrivé au cerveau d’astronautes revenus de l’ISS ?
La scientifique a comparé les IRM de dix-huits cerveaux d’astronautes, capturées avant et après leurs missions de longue durée à bord de la Station spatiale internationale, avec ceux de 16 de leurs homologues, ayant réalisé des missions de courte durée, notamment dans le cadre du programme Space Shuttle.
Les spécialistes qui ont interprété les clichés de ces éminents cerveaux n’ont pas été informés de la durée que chacun des astronautes avait passé dans l’espace. Leurs observations ont porté sur l’évolution des volumes de différentes parties du cerveau, ainsi que sur son déplacement vertical.
Le cerveau bouge et « s’entasse »
Conclusion ? Donna R. Roberts a constaté une tendance à l’« entassement » au sommet du cerveau des astronautes, empiré lorsque ceux-ci étaient restés plus longtemps dans l’espace. En outre, l’organe s’était déplacé et l’espace entre le sommet du cerveau et le crâne se trouvait réduit.
Sur les 18 astronautes partis en mission de longue durée dans l’espace, 17 ont eu cet effet sur leur cerveau. A contrario, 3 astronautes sur les 16 partis en mission de courte durée ont été affectés par un rétrécissement de leur cerveau.
Un long séjour spatial risque de faire rétrécir le cerveau
Bien que la chercheuse précise que ses investigations nécessitent d’être complétées, il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste en neuroradiologie pour mesurer la portée de tels résultats. Si nous voulons coloniser des planètes lointaines, encore faut-il survivre au voyage qui devrait prendre plusieurs années.
Il n’est donc pas certain que le cerveau des vaillants astronautes partis pour une telle mission arrive à destination avec les mêmes capacités neuronales que lors du décollage.
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