Le chiffrement est à la mode. Alors que Google prévoit de l'activer par défaut sur tous les smartphones qui seront équipés d'Android L, Apple s'engage à son tour à mieux protéger les données personnelles de ses clients. L'entreprise américaine vient en effet de mettre en ligne sur son site web une nouvelle page consacrée à sa politique en matière de vie privée.
Selon la firme de Cupertino, les autorités ne pourront plus accéder aux contenus d'un iPhone fonctionnant avec iOS 8. "Apple ne peut pas contourner votre mot de passe et ne peut donc pas accéder à [vos] données. Il n'est donc pas techniquement possible pour nous de répondre aux mandats du gouvernement pour l'extraction de ces données à partir d'appareils fonctionnant avec iOS 8".
iOS 8 comprend en effet certains changements au niveau du chiffrement du téléphone. Ars Technica a remarqué des évolutions dans les documents techniques ayant trait à la sécurité de la plateforme mobile. Désormais, le chiffrement est étendu à des applications (Messages, Contacts, Calendrier et Photos) qui n'en bénéficiaient pas jusqu'à présent.
Ce pas supplémentaire d'Apple en direction de la protection des données personnelles sera évidemment apprécié par les défenseurs des libertés publiques. Il faut dire que l'actualité a mis en difficulté le groupe américain à deux reprises : lors des révélations d'Edward Snowden et au moment de la fuite des photos de personnalités survenue depuis iCloud. Apple se devait de faire quelque chose.
Ainsi, l'union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a salué "ce premier pas d'importance" effectué par Apple et souhaite en voir d'autres bientôt. L'organisation espère que les annonces de Google et d'Apple vont enclencher une compétition des géants de la Silicon Valley sur le terrain de la vie privée. Une concurrence très vive ne pourra être que bénéfique pour les clients de ces sociétés.
D'autres personnalités citées par Ars Technica comme Ben Adida (un cryptographe reconnu) ou Catherine Crump (professeur de droit à l'université de Berkeley) ont également remercié Apple. "Il est encourageant de voir une grande entreprise américaine conclure qu'il y a un avantage commercial à protéger la vie privée et la sécurité de ses utilisateurs".
Mais si l'extraction des données n'est a priori plus possible depuis un smartphone, à moins de parvenir à casser le chiffrement, la récupération de certaines informations depuis le cloud demeure possible. Apple doit toujours répondre aux éventuels mandats visant certains comptes, qui permettent de sauvegarder à distance des contenus et de s'en servir ultérieurement pour une restauration par exemple.
Les utilisateurs devront avoir ce point en tête lorsqu'ils synchroniseront leurs fichiers avec iCloud et envisager peut-être de ne plus le faire. Car si les forces de l'ordre auront toutes les difficultés du monde à percer le chiffrement sur iOS, sans doute pourront-ils procéder plus facilement en passant par une autre voie, grâce à la législation encadrant le cloud.
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