Le 13 novembre, la FDA — administration fédérale de normalisation des médicaments et de l’alimentation — a donné au laboratoire Abilify sa décisive autorisation pour sa pilule connectée, l’Abilify MyCite. Elle pourra désormais rejoindre le marché et être prescrite par des médecins. Toutefois, son fonctionnement et son objectif posent de multiples questions dans le milieu médical américain.
Pilule de surveillance
Une fois ingérée, la pilule connectée vient se loger dans l’estomac des patients et cherchera à communiquer des données sur la prise des médicaments à un patch porté par le traité. Son créateur, le laboratoire Abilify qui commercialise une solution liée aux troubles psychiques comme la schizophrénie ou la bipolarité, compte avec cette pilule connectée donner aux médecins et aux assureurs un moyen de surveiller la bonne prise des traitements.
En analysant l’acidité de l’estomac, la pilule peut communiquer des données sur le suivi du traitement par le patient à un proche, et au médecin traitant. La pilule comporte un capteur de la taille d’un grain de sable. Toutes les données récoltées dans l’estomac transitent de la pilule au patch, et ensuite, du patch au smartphone du patient par Bluetooth. Au-delà de la bonne prise du traitement, le capteur est en mesure de vérifier le dosage, les heures de prise, mais également des données plus classiques comme l’activité du patient, son rythme cardiaque et ses cycles de sommeil.
Une question d’argent pour les assureurs
La commercialisation de la solution ne va pas sans questions éthiques. Le dispositif n’est pas imperméable à des dérives venant du corps médical, du laboratoire, d’acteurs malveillants qui voudraient prendre possession de ces données et surtout des assureurs. En outre, des psychiatres considèrent qu’une telle surveillance des patients pourrait se montrer contre-productive lors d’une thérapie à cause de la nature coercitive de l’outil.
En tant qu’outil de surveillance, la pilule d’Abilify pourrait retirer au patient son libre arbitre quant à son traitement. Les assureurs qui défendent la pilule argumentent que c’est le coût financier des traitements non suivis qui pourrait se retrouver réduit grâce à cet espion dans l’estomac. Ce sont ces derniers qui se montrent les plus intéressés par la solution : ils estiment en effet assumer de lourdes pertes à cause des patients qui ne suivraient pas suffisamment leur traitement.
Enfin, certains s’interrogent sur le rôle du laboratoire dans le suivi du traitement : ne serait-ce pas là un moyen de s’assurer que les patients ne décident de se passer des solutions commerciales du géant des troubles psychiques ?
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