Le FBI est très mécontent des récentes initiatives de Google et d'Apple en matière de confidentialité. La police fédérale estime que les autorités doivent toujours pouvoir accéder à un terminal, notamment lorsque la justice donne son accord. Le FBI discute avec Apple et Google pour les faire changer d'avis. Mais le FBI n'est pas démuni pour autant.

Lorsque l'affaire Snowden a éclaté au grand jour, le monde entier a découvert avec stupeur la collaboration active des grandes firmes américaines avec la NSA pour lui permettre d'aspirer de nombreuses données personnelles. Ces sociétés ont aussi constaté que l'agence de renseignement ne se gênait pas non plus pour collecter des informations dans leur dos, en piratant leurs infrastructures.

Suite à ces révélations, les géants du net ont alors réagi en assurant faire tout leur possible pour combattre les programmes de surveillance mis en place par les États-Unis. De nouvelles mesures de sécurité ont été annoncées ces derniers mois, qui sont censées limiter la capacité d'espionnage de la NSA en affectant le bon déroulement de certains programmes de collecte.

Le chiffrement sur iOS 8 et Android L

C'est dans ce contexte qu'Apple et Google ont dévoilé la semaine dernière une nouvelle initiative sur le plan de la vie privée. Afin d'assurer la confidentialité des informations qui sont stockées dans un terminal, comme un smartphone ou une tablette, les deux groupes ont décidé chacun de leur côté de s'appuyer sur le chiffrement.

Concrètement, la firme de Cupertino prétend qu'elle n'a plus la possibilité d'accéder aux données stockées sur un terminal si celui-ci fonctionne avec iOS 8. De son côté, Google a expliqué qu'il activera par défaut le chiffrement des smartphones qui passeront sous Android L, la prochaine version du système d'exploitation mobile du groupe et dont la date de sortie n'a pas encore été communiquée.

Le FBI veut que Google et Apple reviennent en arrière

Mais pour le FBI, c'est visiblement l'initiative de trop. D'après les informations du journaliste Danny Yadron du Wall Street Journal, la direction de la police fédérale américaine a engagé des discussions avec les deux sociétés pour leur signifier son mécontentement à propos des nouveaux réglages de sécurité qui sont prévus sur Android L et déjà déployés sur iOS 8.

La position du FBI est claire : il faut que le contenu d'un mobile demeure accessible aux autorités, en particulier lorsque celles-ci obtiennent le feu vert de la justice via la délivrance d'un mandat. Les discussions engagées avec Apple et Google ont donc pour objectif de les contraindre à revenir sur leur politique de confidentialité ou de ménager un accès spécial pour les forces de l'ordre.

"Je crois profondément en la loi mais je crois aussi que personne dans ce pays n'est au-dessus des lois. Ce qui m'inquiète ici c'est que des entreprises puissent délibérément faire la promotion de quelque chose qui mette les gens au-dessus des lois", a commenté le directeur du FBI, James Comey, reprenant au passage certains arguments utilisés par d'autres officiels américains.

La porte est fermée ? Passons par la fenêtre

Le mécontentement du FBI semble toutefois ne pas tenir compte des autres moyens d'accès que les autorités peuvent utiliser dans certaines circonstances. Par exemple, un compte ouvert sur une plateforme d'hébergement à distance comme Google Drive ou iCloud peut faire l'objet d'un mandat de perquisition, rappelle le Washington Post.

Les smartphones et les tablettes dont les paramètres sont réglés sur une synchronisation automatique avec un compte iCloud ou Google Drive (pour sauvegarder le contenu d'un mobile ou d'une tablette pour pouvoir le restaurer en cas d'incident technique par exemple) ne sont donc pas totalement opaques, sauf si les options sont modifiés pour paramétrer tout envoi vers le cloud.

Mais même dans ce cas de figure, les autorités ne sont pas nécessairement démunies : certains codes de verrouillage sont vulnérables à une attaque par dictionnaire ou par force brute, par exemple. Et l'on ne parle même pas des capacités de la NSA en matière de déchiffrement, des portes dérobées, ou des pressions très fortes que peut exercer le gouvernement pour limiter la portée de certaines initiatives.

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