À défaut de parvenir à convaincre l'opinion publique du bien-fondé du déchiffrement des téléphones pour des raisons de sécurité nationale, le FBI tente sa chance auprès de la classe politique. Selon les informations du National Journal, des représentants de la police fédérale et du département de la justice ont rencontré en secret des assistants parlementaires sur le thème de la sécurité.
Le détail des discussions n'est pas connu car la réunion était placée sous le sceau du secret. Il est en revanche précisé que des membres des deux principaux camps politiques (démocrates et républicains) étaient présents et que les débats tournaient autour des effets néfastes d'une sécurité excessive en informatique pour le bon déroulement d'une enquête de police.
Le lobbying du FBI et du département de la justice fait suite aux décisions prises par Google et Apple cet automne. Les deux sociétés ont annoncé l'activation du chiffrement par défaut sur iOS et Android afin de bloquer l'accès aux données stockées sur les terminaux, ce qui a déclenché une cascade de protestation auprès des autorités de chaque côté de l'Atlantique.
Eric Holder, le procureur général des États-Unis, Troels Oerting, le directeur du centre de lutte contre la criminalité en ligne, ou encore James Comey, le directeur du FBI, ont pris tour à tour la parole pour critiquer les orientations de Google et Apple, les jugeant néfastes pour l'État de droit et la bonne marche de la justice. Et de demander un accès spécial pour les investigations ne se heurtent pas au mur du chiffrement.
Ni le FBI ni le département de la justice ne semblent vouloir demander la criminalisation du chiffrement. En revanche, il est clair qu'en s'adressant à la classe politique, la police et le ministère de la justice veulent préparer le terrain législatif au cas où un texte de loi s'avérerait nécessaire pour contraindre Apple et Google de ménager une porte d'accès aux autorités dans les terminaux chiffrés.
En France, un scénario identique pourrait survenir. Rappelons qu'à l'issue de l'examen en première lecture du projet de loi anti-terroriste, une députée PS, s'exprimant alors au nom de son groupe, a suggéré "qu'il faudra demain agir sur les données cryptées". Et quelques semaines plus tard, un élu UMP de demander le ministre de l'intérieur s'il compte prendre des mesures contre le chiffrement.
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