La protection de la vie privée passe aussi par des détails auxquels il n'est pas toujours évident de penser. Le Washington Post s'est inquiété d'avoir découvert que plusieurs sites officiels américains destinés à informer sur le SIDA offraient depuis plusieurs années des services géolocalisés, sans mettre en place (jusqu'à très récemment) de mesures de protection pour assurer l'anonymat des utilisateurs.

Par exemple, sur mobile, le site AIDS.gov fourni par l'administration américaine propose aux internautes de localiser près de chez eux les centres de dépistage, de traitement, d'accompagnement psychologique ou encore de lutte contre les drogues, dans le souci d'aider les malades du SIDA ou ceux qui craignent de le devenir. Le site fournit une application en ligne, ou une application mobile à télécharger sur l'App Store ou Google Play. Mais jusqu'à très récemment, ces applications envoyaient en clair vers le serveur de AIDS.org la longitude et la latitude de l'utilisateur, de sorte qu'une interception de ces données permettait de connaître son adresse et de l'identifier. Quelqu'un qui intercepte ces données (par exemple le gestionnaire d'un réseau Wifi d'entreprise) pouvait découvrir qu'une personne était potentiellement malade du SIDA.

Plus grave, certains sites intégraient des modules comme ceux de Facebook, Twitter ou Google, qui permettaient de recouper les connexions et de savoir que tel internaute s'est informé en détails sur le SIDA ou d'autres maladies.

En France, le site privé Sida-Info-Service qui fait autorité ne propose pas de service géolocalisé, se contentant de publier un annuaire des services de dépistage, consultable par départements. En revanche, le site propose aux internautes de fournir leur numéro de téléphone pour être rappelé gratuitement. Le formulaire n'est pas protégé en SSL, et le numéro est donc envoyé en clair à un partenaire privé, Linkeo.

Parmi les cookies laissés en visitant le site figurent par ailleurs des traces fournies par Facebook et Xiti.

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