La scène a de quoi surprendre. À Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, des robots géants ont été installés à certains carrefours. Leur mission ? Participer à la régulation routière, en organisant la circulation des véhicules grâce à des panneaux lumineux qui indiquent si les conducteurs peuvent s’engager sur la voie ou s’ils doivent s’arrêter.
Au centre d’un reportage conduit cette semaine par le Guardian, ces robots se comportent presque comme de vrais agents de la circulation, puisqu’ils lèvent leurs bras et pivotent sur eux-mêmes pour faire circuler en alternance les véhicules se trouvant sur les quatre voies. À l’heure actuelle, cinq exemplaires ont été déployés dans la ville. Le premier d’entre eux est actif depuis la fin 2013.
Mesurant 2,5 mètres de haut pour un poids de 250 kilos, chaque robot fonctionne à l’énergie solaire, grâce à des panneaux situés au-dessus, et mise sur l’aluminium pour résister au climat tropical du pays. Des caméras viennent compléter l’ensemble, afin de pouvoir enregistrer les infractions. Une connexion est aussi de la partie, afin de transmettre les informations nécessaires aux forces de l’ordre.
https://youtube.com/watch?v=c_xxFD2WB-E
Dans un pays comme la République démocratique du Congo, cette approche peut être perçue comme un levier utile pour lutter contre la corruption. En effet, dans son rapport daté de décembre 2014, l’ONG allemande Transparency International relevait que ce pays africain est classé au 154ème rang sur 174 en matière de perception de la corruption.
En cas d’infraction, les automobilistes n’ont plus la possibilité de soudoyer le policier s’apprêtant à verbaliser. En effet, les robots ne souffrent pas de cette faiblesse et les policiers eux-mêmes ne se trouvent pas en situation d’accepter un quelconque pot-de-vin. Tout ou presque se fait à distance. Cela étant, un autre risque peut se manifester : l’abus de pouvoir, avec des agents ayant la main lourde.
Quoiqu’il en soit, outre le caractère original de ces robots de circulation, on remarquera que c’est une association de congolaises ayant des compétences en ingénierie (« Women’s Technology ») qui est derrière ce projet. En plus de son caractère utile, celui-ci véhicule une double image positive de l’Afrique, avec d’une part des femmes à l’initiative et d’autre part une initiative inhabituelle sur le plan technologique.
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