Si l’on résumait le Falcon Heavy à ses caractéristiques, on dirait que l’immense fusée était composée de trois lanceurs. Les deux premiers, sur les côtés de la fusée, se sont détachés en même temps après leur mission et ont atterri dans un ballet de technologie synchronisée comme on en voit rarement, avec une élégance et une grâce qui nous ont fait oublier qu’il s’agissait de monstres de métal. Le troisième, nommé Center Core, n’a pas eu cette chance.
L’atterrissage des fusées auxiliaires est désormais une routine pour SpaceX qui a montré hier sa capacité à en récupérer deux à la fois. Le Core central, au contraire, avait une mission bien plus délicate qu’Elon Musk et son équipe a du mal à mener à son terme depuis qu’ils tentent de récupérer les lanceurs des fusées. Il devait en effet se poser non pas sur la terre ferme, mais sur un bateau autonome. Tout repose sur une coordination extrême entre les deux appareils : le bateau doit se placer pile au bon endroit et la fusée doit se poser avec délicatesse.
Nous avons perdu le Core central
Ce qui devait arriver n’arriva pas : le Core central n’a pu allumer qu’un seul de ses trois moteurs nécessaires à sa descente. Dès lors, SpaceX a confirmé qu’il était arrivé dans l’eau à 300 miles par heure, soit 480 km par heure. Côté coordination entre le bateau drone et la fusée, le résultat n’était pas mauvais : elle s’est crashée à 100 mètres à peu près de son point de chute prévu. La collision n’a pas détruit le bateau mais ne l’a pas laissé indemne pour autant : « deux moteurs du bateau ont été détruits et le pont a été lacéré par une pluie de métal tranchant », a affirmé Elon Musk lors d’une conférence de presse.
Le succès de la mission ne sera clairement pas entaché par cette déconvenue : SpaceX a réussi à lancer sa plus grosse fusée, une étape clef vers les voyages pour Mars et a récupéré deux lanceurs. Qui plus est, le coup de communication est colossal, le direct ayant été le deuxième le plus suivi de l’histoire de YouTube derrière le saut stratosphérique de Felix Baumgartner — une publicité bienvenue pour les sciences et l’aérospatiale qui, on l’espère, a mis suffisamment d’étoiles dans les yeux des jeunes pour créer des vocations.
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