Une startup américaine a mis au point un appareil portatif permettant de mesurer la correction dont des yeux ont besoin. Le QuickSee pourrait rendre les soins optiques plus accessibles.

PlenOptika, une startup américaine installée à Boston, a créé l’appareil QuickSee, un auto-réfractomètre « très précis, portable […] qui produit des ordonnances en dix secondes », peut-on lire dans un communiqué sur le site du MIT, dont les fondateurs de la startup sont issus. Un auto-réfractomètre est un appareil utilisé par les ophtalmologistes, les orthoptistes ou encore les opticiens afin de mesurer la correction dont les yeux peuvent avoir besoin.

Un appareil précis mais moins coûteux

La plupart des auto-réfractomètres classiques prennent la place d’une table, sont lourds et non mobiles. Il en existe déjà des portables, mais le QuickSee se présente comme une version plus précise et plus accessible de ce type d’appareil. Ses créateurs estiment qu’il « coûte environ un tiers » de ce qu’un auto-réfractomètre coûte habituellement.

PlenOptika a réalisé des économies sur les composantes optiques et électroniques, moins précises que celles du matériel médical habituel. Ils ont compensé avec la partie logicielle, et notamment une « imagerie avancée et des algorithmes de traitement des données ».

La méthode de mesure utilisée par QuickSee est la suivante : la lumière est dirigée dans l’œil, et réfléchie sur la rétine. Une fois qu’elle a passé le cristallin et la cornée de l’oeil, on peut la mesurer. Une distorsion des ondes lumineuses peut correspondre à des troubles de la vision, que ce soit myopie, hypermétropie ou astigmatisme.

Six ans de développement

Les patients mettent le QuickSee devant leurs yeux et fixent un point devant eux. Un technicien effectue des réglages sur un écran intégré à l’appareil, afin de commencer les mesures. Et au bout de 10 secondes l’appareil propose une estimation de correction.

Un homme tient les binoculaires QuickSee devant ses yeux.

Capture d’écran Vidéo PlenOptika

Il a toutefois fallu « six ans de développement, huit versions du produits » et de nombreuses études cliniques — 1 500 patients dans cinq pays — avant que son utilisation ne soit validée.

Une étude de 2015 a notamment montré que 85 % des 708 patients pris en compte avaient une vision de 10/10, après avoir reçu des lunettes fabriquées grâce aux mesures réalisées par un prototype de QuickSeee. Or, chez ceux qui avaient été testés avec la méthode optométriste, standard aux États-Unis, le taux de réussite était de 91 %. Si ce résultat n’était pas encore parfait, il était suffisamment élevé pour « exciter les ONG qui travaillent sur les soins optiques », affirme le communiqué.

Les fabricants de QuickSee soulignent toutefois qu’ils ne souhaitent pas remplacer les spécialistes des yeux, mais « les outils utilisés par les praticiens ». Aux États-Unis, il sera vendu aux soignants qui veulent une alternative à leur équipement lourd et immobile. PlenOptika vient par ailleurs de mettre le QuickSee sur le marché indien : les pays en développement sont une de leur cible principale.

Deux versions du QuickSee

Il existe d’ailleurs deux versions de QuickSee : l’une, en forme de jumelles, mesure les deux yeux, et sera destinée au marché américain en premier ; l’autre ne mesure qu’un oeil à la fois et coûte donc moitié moins cher. C’est cette dernière version qui est destinée au marché indien et aux pays en développement.

Ses fabricants entendent la vendre aux hôpitaux, aux ONG et aux praticiens. Ils expliquent aussi vouloir former des techniciens et des soignants, qui puissent se rendre dans des zones rurales ou des bidonvilles sans accès aux soins optiques.

Yeux fermés

Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 253 millions de personnes à travers le monde souffrent de déficiences visuelles. Or, celles-ci sont majoritairement dues à des troubles de la vision non corrigés, ou à des cataractes non opérées.

Selon l’OMS toujours « 80 % des déficiences visuelles pourraient être prévenues ou guéries ». Mais de grandes inégalités d’accès aux soins optiques demeurent partout dans le monde : soit les soins sont trop chers, soit ils ne sont pas accessibles, dans des zones rurales reculées par exemple.

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