Une très large coalition de plus de 140 signatures, dont celles de nombreuses entreprises du Web (Google, Facebook, Microsoft, Twitter, Mozilla, Dropbox…), demandent que les Etats-Unis renoncent à tout projet législatif qui viserait à interdire aux prestataires d'utiliser des technologies de chiffrement indéchiffrables pour les autorités.

Plus de 140 organisations et entreprises privées ont écrit mardi au président américain Barack Obama pour lui demander solennellement de "rejeter toute proposition visant à ce que les entreprises américaines affaiblissent volontairement la sécurité de leurs produits". La lettre (.pdf) vise à contrer le lobbying intense réalisé par les services de renseignement et par le FBI, qui demandent que les autorités aient accès à des moyens faciles de déchiffrer les communications, alors que plusieurs entreprises dont Apple et Google ont mis en place ou annoncé des initiatives visant à généraliser le chiffrement, ce qui agace profondément le FBI.

La missive est signée par de nombreuses organisations de défense des libertés publiques aux Etats-Unis et dans le monde (dont l'EFF, Human Rights Watch, l'EPIC, la FSF, ou encore l'ACLU), mais aussi par de nombreux experts en sécurité informatique, et surtout par de nombreuses entreprises ou autres éditeurs de services en ligne. Parmi eux figurent Apple, Adobe, Cisco, Google, HP, Facebook, Twitter, Microsoft, Mozilla, Symantec, Yahoo, Wikimedia, LinkedIn ou Dropbox.

L'hébergeur et registrar français Gandi.net se glisse également parmi les quelques dizaines de signataires du monde industriel.

"Le chiffrement fort est la pierre angulaire de la sécurité de l'économie de l'information moderne", écrivent-ils ensemble. "Le chiffrement protège des milliards d'individus chaque jour contre une quantité innombrable de menaces (…). Cette protection serait minée par l'insertion obligatoire de toutes nouvelles vulnérabilités dans les appareils et services chiffrés. (…) Introduire des vulnérabilités volontaires dans des produits sécurisés pour que le gouvernement les utilise rendrait ces produits moins sécurisés contre d'autres assaillants".

Ils estiment en outre qu'une telle disposition obligeant à fournir la clé ou une backdoor serait contraire aux droits de l'homme, et créerait un précédent dommageable à l'égard des autres Etats plus autoritaires qui peuvent demander le même type d'accès. 

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