Le laboratoire de mécanique du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) a dévoilé HERMES, une « plateforme humanoïde » qui n’est pour le moment douée d’aucune autonomie, mais qui reproduit finement les mouvements naturels opérés à distance par un pilote. Un exosquelette est en effet installé sur le corps d’un humain, pour capter ses mouvements qui sont alors reproduits fidèlement par la machine, avec un haut degré de précision.
Mais l’originalité du robot vient aussi et surtout de l’interaction à double sens. Si l’humanoïde ressent une résistance dans ses « mains » ou s’il est déséquilibré, la sensation est immédiatement renvoyée vers des simulateurs de force sur l’exosquelette pour permettre à l’humain de réagir comme s’il était lui-même dans la peau du robot. Cette fusion est facilitée par le port d’un casque de réalité augmentée, qui renvoie l’image filmée par la caméra située sur la tête du robot.
Le pilote peut véritablement prendre corps dans le robot et saisir les objets qu’il voit dans son casque, en bénéficiant du « feedback » nécessaire pour savoir quelle pression exercer sur un objet à saisir, ou comment rétablir l’équilibre en cas de risque de chute. Le robot est capable d’une grande douceur, comme d’une grande force. Il peut aussi bien verser de l’eau dans un gobelet en plastique, ce qui est en soit une prouesse dans la robotique, qu’exploser une paroi d’un coup de poing.
UN ROBOT AUTONOME ?
L’invention est présentée comme étant conçue pour intervenir dans des situations dans lesquelles il serait trop dangereux pour un humain d’aller sur place — par exemple pour activer des vannes dans une centrale nucléaire accidentée, pour sécuriser un bâtiment qui menace de s’écrouler, ou pour manipuler des substances dangereuses. Mais nulle doute que les militaires qui envoient déjà des drones bombarder des cibles à des milliers de kilomètres de distance trouveront un intérêt dans ces robots qui permettent de remplacer un soldat par un avatar en métal.
A terme, le robot pourrait gagner en autonomie par l’ajout d’une intelligence artificielle qui apprendra des gestes de son pilote, et (ce qui reste encore utopique) par l’ajout de batteries lui permettant de se mouvoir librement pendant de nombreuses heures sans être relié par un câble à une alimentation électrique. C’est tout l’objet de Valkyrie, le robot présenté il y a deux ans par la NASA.
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