Google a annoncé jeudi qu'il fermait son service Google Flu Trends, qui tentait de prédire l'arrivée de la grippe en analysant les variations de recherches de symptômes dans les requêtes de ses utilisateurs. Ouvert en 2008, le service avait été étendu à l'analyse de la propagation de la dengue, mais une étude publiée l'an dernier dans la prestigieuse revue Science avait démontré que les prédictions de Google étaient très largement erronées.
"Nous avons remarqué une corrélation étroite entre le nombre d'internautes qui recherchent des termes liés à la grippe et le nombre de personnes présentant les symptômes de cette maladie", expliquait jusqu'ici Google. "Fort heureusement, les internautes qui recherchent le terme "grippe" ne sont pas tous malades, mais une corrélation se dessine lorsque toutes les requêtes de recherche sont rassemblées".
Mais en réalité, selon l'étude publiée dans Science, "presque tout le monde croit que le moindre rhume est une grippe", et les internautes ont donc une propension particulière à jouer les malades imaginaires lorsqu'ils recherchent des conseils médicaux par Google plutôt que chez leur médecin. Pire, le fait que Google prédise à tort un pic de grippe aurait pour effet de faire croire aux individus que ça y est, cette fois c'est sûr, c'est bien la grippe. A tort.
Finalement Google a décidé de fermer la version publique de Google Flu Trends, sans reconnaître s'être trompé. En faisant le bilan, la firme ignore l'étude de Science et préfère pointer vers une étude de Nature réalisée cinq ans plus tôt, en 2009, beaucoup plus optimiste (il faut dire que les auteurs étaient quasi exclusivement des employés de Google).
Google assure que son modèle de prédiction est désormais de plus en plus utilisé dans d'autres domaines, dont l'économie, et qu'il continue à améliorer ses algorithmes.
Même si le service public ferme, le modèle de détection des épidémies sera désormais proposé aux établissements spécialisés qui le souhaitent, Google ayant déjà signé quelques partenariats en ce sens aux Etats-Unis. Les données brutes compilées depuis 2003 continuent par ailleurs à être disponibles pays par pays.
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