SpaceX a su marquer les esprits, en début d’année, avec le premier vol historique du lanceur lourd Falcon Heavy, et cela même si l’entreprise n’a pas pu réaliser toutes les prouesses qu’elle avait planifiées : ainsi, si le vol en lui-même et la récupération des deux boosters ont été couronnés de succès, la société a manqué la récupération du propulseur central et raté l’orbite de Mars avec la charge utile de la fusée.
Qu’importe : l’industriel prépare le coup d’après avec son lanceur lourd nouvelle génération, la BFR (pour « Big Falcon Rocket » ou « Big Fucking Rocket ». Sur le papier, il est prévu de conduire les premiers tests du BFR en 2019, pour des vols suborbitaux, avec à l’horizon l’ambition de faire de cet engin le successeur des projets actuels, du Falcon 9 au Falcon Heavy, en passant par la capsule Dragon.
Mais avant de faire la BFR, encore faut-il le construire. C’est justement ce qui occupe le temps des ingénieurs de l’entreprise spécialisée dans l’aérospatiale. Des nouvelles du chantier viennent d’ailleurs d’être données par Elon Musk lui-même, puisque le fondateur de SpaceX a publié une photo dévoilant un imposant cylindre métallique creux, à côté d’une automobile, pour donner une idée sa taille.
Cette pièce gigantesque n’a pas vocation à intégrer la BFR, lorsqu’il sera prêt. En fait, elle sert plutôt de squelette provisoire pour construire le corps principal du lanceur lourd. Son utilisation devrait être identique à ce qui est pratiqué pour la conception du réservoir d’un propulseur de fusée, par exemple. Le cylindre tourne sui lui-même et un ruban de carbone est tiré à sa surface pour donner corps au fuselage.
Pour le dire plus simplement, ce gigantesque cylindre sert de moule. Une fois que ce support sera complètement enveloppé du film carbone et que l’épaisseur visée sera atteinte, le mandrin sera extrait de la structure nouvellement créée et celle-ci devrait bénéficier d’un traitement pour lier et durcir l’enveloppe, afin qu’elle ne se cède pas sous les contraintes qu’elle subira en vol.
La Big Falcon Rocket a été dévoilé en septembre 2017. Sur le papier, le lanceur devrait mesurer pratiquement 106 mètres de haut et avoir un diamètre maximal de 9 mètres. Bien entendu, l’engin devra être récupérable pour pouvoir réutiliser ses pièces pour des missions ultérieures. Selon les destinations visées, le poids de la charge utile que transportera la BFR ira 50 à 150 tonnes.
Mais la BFR n’aurait pas seulement à vocation à transporter des équipages, des vivres, des instruments scientifiques ou du fret dans l’espace, que ce soit vers une station spatiale, la Lune ou Mars. L’appareil pourrait aussi opérer des voyages commerciaux entre différentes villes de la planète très éloignées les unes des autres, avec un temps de trajet express, de moins d’une heure.
Il reste maintenant à traduire ça concrètement. Du côté du calendrier, les premiers tests suborbitaux devraient intervenir en principe l’an prochain, avec des vols d’essai qui ne devraient pas excéder quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres d’altitude. Pour le premier vol orbital, il faudra en revanche patienter un délai de trois ou quatre ans, selon Elon Musk. Et encore le calendrier est ambitieux.
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