Si concurrencer Google sur la qualité de ses résultats et de ses services en ligne semble quasiment impossible, tant la firme de Mountain View a une avance technologique considérable sur ses rivaux, il reste possible de gagner des parts de marché en mettant en avant la protection de la vie privée, son seul véritable talon d'Achille. Apple l'a bien compris, en faisant de sa discrétion et du chiffrement un argument de vente. DuckDuckGo aussi.
Dans une interview à Hacker News rapportée par Fortune, le fondateur et PDG du moteur de recherche alternatif Gabriel Weinberg a envoyé un tacle appuyé à Google, en annonçant que DuckDuckGo était rentable malgré l'absence de tout dispositif de suivi des internautes. "DuckDuckGo est en fait bénéficiaire", a-t-il fait savoir. "C'est un mythe de faire croire que vous avez besoin de tracer les gens pour gagner de l'argent dans la recherche en ligne".
Contrairement à Google et à l'instar d'autres alternatives telles que Qwant (qui selon nos informations n'a pas encore atteint son seuil de rentabilité), DuckDuckGo ne génère pas de cookies et ne stocke pas d'historique des recherches de chaque utilisateur. C'est un choix de différenciation marketing qui l'empêche de personnaliser ses résultats et la publicité en fonction des centres d'intérêts de chacun, et qui le prive de certaines méthodes de perfectionnement de ses algorithmes. Mais c'est un arbitrage qui lui assure une certaine attractivité à l'heure où la protection de la vie privée devient une préoccupation croissante chez les internautes inquiets de ce que les géants du Web peuvent faire de leurs données personnelles.
Même s'il reste un nain aux côtés du géant Google, DuckDuckGo ne cesse de voir sa popularité augmenter ces dernières années, avec une courbe de requêtes quotidiennes très fortement orientée à la hausse depuis trois ans. Il génère aujourd'hui plus de 8 millions de pages de résultats par jour. Il gagne de l'argent grâce aux publicités contextuelles affichées exclusivement selon les mots clés de la requête, comme Google le faisait dans ses jeunes années. Il utilise pour cela les services des régies publicitaires de Yahoo et Microsoft, qui lui reversent une commission sur chaque clic.
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