Depuis 2014, la sonde spatiale japonaise Hayabusa 2 se dirige vers l’astéroïde Ryugu. Objectif ? Étudier ce corps spatial et larguer l’atterrisseur franco-allemand Mascot. D’ici quelques semaines, Hayabusa entamera les opérations pour se placer en orbite.

Le long périple de la sonde Hayabusa 2 va bientôt s’achever. Courant juin, le véhicule construit par l’agence spatiale japonaise Jaxa se mettra en orbite autour de Ryugu, un astéroïde dont les caractéristiques physiques font espérer qu’il pourrait contenir des traces de matériaux organiques. Et si l’aventure avec l’atterrisseur Philae vous a plu, alors cette mission pourrait tout aussi bien vous tenir en haleine.

En effet, Hayabusa 2 ne se contentera pas d’orbiter autour de Ryugu, nom donné en référence à Ryūgū-jō, le palais sous-marin de Ryūjin, le dieu dragon de la mer (quant à Hayabusa, cela signifie faucon pèlerin en japonais). L’engin se rapprochera petit à petit de l’astéroïde 162173 pendant l’été, afin d’être dans les meilleures dispositions pour déposer l’atterrisseur Mascot.

Mascot

Installation de Mascot sur la sonde.
CC DLR

Mascot, le nouveau Philae

Fruit d’une collaboration franco-allemande, Mascot (pour Mobile Asteroid Surface SCOuT) accueille quatre instruments scientifiques. Le premier, MicrOmega, a été construit par le Centre national d’études spatiales, tandis que les deux suivants, CAM et MARA, ont été conçus par l’agence spatiale allemande DLR. Enfin, l’appareil MAG a été mis au point par l’université technique Carolo-Wilhelmina de Brunswick.

  • MicrOmega est un microscope infrarouge hyperspectral pour l’analyse minéralogique in situ du sol ;
  • CAM est une caméra multispectrale à champ large destinée à donner un contexte géologique aux sites visités ;
  • MAG est un magnétomètre ;
  • MARA est un radiomètre mesurant la température de surface et déterminer l’inertie thermique de l’astéroïde.

Globalement, l’étude de Ryugu occupera les trois partenaires de la mission entre juin et août, période au cours de laquelle Hayabusa 2 verra son altitude par rapport à l’astéroïde progressivement diminuer, passant de 2 500 à 1 kilomètre, ce qui permettra de découvrir la forme générale du corps spatial, puis sa surface et enfin l’effet de sa gravité. La phase d’atterrissage, elle, aura lieu en octobre.

Atterrissage à l’aveugle

L’opération de largage de Mascot sera la phase la plus critique de la mission, en témoigne l’atterrissage raté de Philae, ce qui empêchait la station de communiquer avec la sonde Rosae et d’être correctement exposée à la lumière du Soleil, et donc d’être alimentée en énergie. Cette mission était menée par l’Agence spatiale européenne. Cette fois, ce sont le Japon, l’Allemagne et la France qui sont à la manœuvre.

« C’est encore plus risqué que Philae, car on n’a aucun système de propulsion, aucun système d’encrage. C’est une boîte, que l’on va lancer à la surface et on a aucune idée de la façon dont il va atterrir », explique Aurélie Moussi, cheffe de projet pour Hayabusa 2. Ce côté un peu kamikaze est assumé, car il n’y a pas de projet à long terme avec Mascot : il n’y a par exemple aucun système pour recharger sa batterie.

« C’est un peu comme jeter un dé sur une table que l’on ne connaît pas, dans une matière que l’on ne connaît pas et avec des obstacles que l’on ne connaît pas », ajoute Laurence Lorda, en charge de la mécanique spatiale. Cependant, ce projet n’est pas parti d’une feuille blanche : l’équipe a pu bénéficier du retour d’expérience des scientifiques ayant travaillé sur Philae.

Mission lointaine et retour

La mission Hayabusa 2 a démarré le 3 décembre 2014 avec le décollage d’une fusée H-IIA depuis la base de lancement de Tanegashima, au Japon. Il aura fallu trois ans et demi de voyage spatial pour que l’engin atteigne l’astéroïde, celui-ci étant situé à 300 millions de kilomètres de la Terre, soit deux fois la distance entre la planète bleue et le Soleil.

Outre l’atterrisseur Mascot, Hayabusa 2 larguera aussi à la surface de l’astéroïde trois petits rovers Minerva d’un poids unitaire de 1,5 kg, là où Mascot en fait 10. La sonde spatiale placera également à la surface un système de prélèvement d’échantillon, qu’elle récupérera à la fin de la mission, à la fin 2019. Le retour sur Terre de cette capsule est planifié pour fin 2020.

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