Ce n’est pas parce que Pluton n’est plus une planète du Système solaire que les scientifiques se désintéressent d’elle. Quand ce n’est pas sa lune Charon qui passionne la Nasa, l’agence spatiale tente d’expliquer les étranges gratte-ciel de glace qui se trouvent à la surface de la planète naine.
Désormais, c’est le mystère de sa création qui donne du fil à retorde au Southwest Research Institute (Texas). Le laboratoire de recherche appliquée a publié le 23 mai 2018 un nouveau postulat concernant Pluton. Ces scientifiques ont croisé les découvertes de la sonde New Horizons, envoyée par la Nasa, et celles de la sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne.
Un milliard de comètes
Ceci leur a permis de « développer une nouvelle théorie sur la manière dont Pluton s’est formée en bordure de notre système solaire. » Leur étude, publiée dans la revue Icarus, laisse entendre que l’astre s’est peut-être formé à partir d’une agglomération de nombreuses comètes. Très exactement, un milliard.
Pour rappel, la sonde Rosetta était partie explorer une comète, Tchouri. Or, l’étude de sa composition a quelques similitudes avec Pluton, et tout particulièrement avec la plaine Spoutnik qui se trouve à la surface de la planète naine.
« Nous avons trouvé une cohérence intrigante entre la quantité d’azote estimé à l’intérieur du glacier, et la quantité qui serait attendue sur Pluton avait été formé par l’agglomération d’environ un milliard de comètes, ou d’autres objets de la ceinture de Kuiper, avec une composition chimique similaire à 67P, la comète explorée par Rosetta », note Christoper Glein, l’un des deux auteurs de l’étude.
« Une cohérence intrigante » entre la plaine Spoutnik et Rosetta
Pour l’heure, l’explication reste théorique et devrait susciter de futures questions et observations avant d’être confirmée. « Notre recherche suggère que la composition chimique initiale de Pluton, héritée des blocs de construction cométaires, a été chimiquement modifiée par de l’eau liquide, peut-être même dans un océan souterrain », avance néanmoins Christopher Glein.
Le scientifique conclut que cette théorie « conduit à nouvelle appréciation de la richesse de l’histoire de Pluton, que nous commençons seulement à saisir. »
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