Alors que se met en place un consortium européen pour faire naître une nouvelle génération de batteries lithium-ion vers 2023, le gouvernement français envisage de fournir une aide financière d’au moins 10 millions d’euros pour un secteur jugé stratégique.

Cap sur le lithium-ion. Lundi 28 mai, le gouvernement a fait savoir qu’il envisageait de soutenir financièrement la mise au point d’une nouvelle génération de batteries li-ion, à hauteur de 10 millions d’euros dans un premier temps. L’aide publique pourrait être plus importante en bout de course, si l’examen du projet convainc l’exécutif de mettre davantage la main au porte-monnaie.

C’est ce qui ressort du dernier comité exécutif du Conseil national de l’industrie, que le Premier ministre Édouard Philippe a présidé. Le financement porterait sur les travaux conduits sous l’égide de Saft, une entreprise française spécialisée dans les batteries et qui a constitué autour d’elle un consortium réunissant des groupes européens comme Siemens, Manz et Solvay.

Solvay est une entreprise belge  spécialisée dans la chimie et les matériaux, et plus particulièrement dans les solutions polymères et électrolytes. Manz et Siemens se trouvent en Allemagne. La première fournit des équipements pour cellules de batteries et assemblage de modules, tandis que la seconde équipe des sites de production en logiciels et en solutions d’automatisation.

Saft Batteries

Saft.

Li-ion nouvelle génération

Plus précisément, il s’agit de mettre au point une génération de batteries de pointe à haute densité énergétique et « tout solide », à l’horizon 2023. Au global, les investissements en recherche et développement sont évalués à plus de 350 millions d’euros, avec plusieurs tranches de travaux à prévoir. La première d’entre elles nécessiterait un investissement de 30 millions d’euros.

Selon Saft, en cas de succès, ces batteries pourraient se déverser sur de nombreux segments de marché : la voiture électrique mais aussi les bus, le train, le secteur maritime, l’aéronautique, les industries spécialisées et le stockage d’énergie. « Ces batteries de nouvelle génération seront plus performantes, moins onéreuses et plus sûres que les batteries Li-ion actuelles », promet le groupe.

C’est sur cette première tranche que la France entend se mobiliser, en apportant un tiers du financement. « Il faut que nous soyons en capacité de faire émerger une offre européenne compétitive pour équiper les 9 millions de véhicules électriques qui seront en circulation en 2020 », déclarait en novembre Édouard Philippe, au sujet des batteries et des véhicules électriques.

CC UMP

CC UMP

Segment stratégique

« Nous devons donc travailler ensemble et en franco-allemand », continuait le Premier ministre. S’il est question de disposer à terme d’une offre française de batteries, et si les partenaires français « envisagent d’initier dans les prochains mois » cette première tranche de travaux de R&D, le projet industriel doit s’inscrire dans un contexte européen.

Le Premier ministre, qui discourait devant les membres du Conseil national de l’industrie, ajoutait « qu’on ne peut pas se contenter d’un recours à une offre asiatique, alors que la batterie représentera à l’avenir une partie importante de la valeur d’un véhicule. C’est stratégique, à la fois pour les États européens et pour les constructeurs, afin de sécuriser sur le long terme nos sources d’approvisionnement ».

Aux yeux du gouvernement, il existe une fenêtre d’opportunité pour la création d’une offre française « avec l’arrivée d’une 4e génération de cellules prévue pour 2023-2025 marquant une nette rupture technologique ». Or, à la même période doit survenir une « multiplication par cinq d’ici fin 2022 des ventes de véhicules 100 % électriques ». Et en 2020, il devrait y en avoir 9 millions en circulation.

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