16 milliards d’euros. Tels sont les crédits que la Commission européenne voudrait mobiliser lors de la prochaine décennie pour le développement et l’entretien des deux principales constellations de satellites mises en oeuvre par le Vieux Continent, Galileo et Copernicus, et ainsi permettre à l’Europe de « rester un acteur mondial de premier plan dans le domaine spatial ».
Ces crédits couvriraient une période de sept ans entre 2021 et 2027 et seraient donc répartis en deux grands postes : Galileo, le système de positionnement par satellite du Vieux Continent qui est plus précis que le GPS, et Copernicus, un programme d’observation de la Terre dans lequel sont notamment actifs les satellites Sentinel 2-B et Sentinel-3B.
Dans le détail, Bruxelles propose de découper cet investissement en trois postes :
9,7 milliards d’euros pour Galileo et EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service), ce dernier étant un service consistant à rendre plus efficace les systèmes de positionnement par satellite, en ajustant les éventuels écarts relevés pendant une mesure grâce à des stations terrestres servant de points de référence. EGNOS est compatible avec le GPS et Galileo, notamment.
La Commission européenne souhaite se servir de ce montant pour « continuer à investir dans les opérations et les infrastructures » mais aussi « compléter et entretenir la constellation de satellites, améliorer la précision du signal et encourager la mise sur le marché des services de navigation par satellite » pour toutes sortes d’usages. Mais aussi préparer la prochaine génération d’engins.
5,8 milliards d’euros pour Copernicus, un programme d’observation de la Terre, que ce soit au niveau des océans, de l’atmosphère ou bien de la terre ferme. Six satellites de la famille Sentinel sont opérationnels, le premier ayant été mis en orbite en 2014. Un septième a été déployé fin avril. Plusieurs autres exemplaires doivent être envoyés dans l’espace, jusqu’en 2029 pour Sentinel-4B
Ici, Bruxelles explique qu’il s’agit de « maintenir l’autonomie, le leadership et le niveau de qualité de l’UE en matière de surveillance de l’environnement, de gestion des situations d’urgence et de soutien à la sécurité aux frontières et à la sécurité maritime », avec un focus particulier sur le suivi des émissions de dioxyde de carbone, dont la lutte est devenue une priorité internationale.
Enfin, le reliquat du budget, 500 millions d’euros, servira à la conception de nouveaux composants de sécurité. Concrètement, il s’agit de pouvoir surveiller l’espace mais aussi l’environnement immédiat de la Terre, autour de laquelle gravite une quantité colossale de satellites et de débris spatiaux. Ces composants incluront aussi le GOVSATCOM, la communication gouvernementale par satellite.
Ce programme doit « contribuer à éviter les collisions dans l’espace et permet de surveiller la rentrée d’objets spatiaux dans l’atmosphère terrestre. Il porte également sur les dangers de l’espace liés à l’activité solaire et sur les astéroïdes et comètes qui menaceraient les infrastructures critiques ». C’est ce qu’on appelle la space situational awareness, que l’on a par exemple vu à l’oeuvre avec la chute de Tiangong-1.
Quant au projet GOVSATCOM, il s’agit d’une nouvelle initiative pour que les États membres de disposent « d’un accès fiable, sûr et peu coûteux à des communications par satellite sécurisées et apportera un soutien à la protection des frontières, aux réseaux diplomatiques, à la protection civile et aux interventions humanitaires ».
Pour la Commission européenne, la constitution du budget à long terme pour la période 2021-2027 dès 2018 est indispensable. « Les investissements dans les programmes spatiaux s’étendent sur plusieurs décennies et présentent de grands risques », argue-t-elle. Il faut en effet prendre très en amont des décisions sur les projets industriels de très grande ampleur, de manière à avoir de la visibilité.
« Des retards mettraient en péril les investissements dans les activités spatiales de l’UE et retarderaient l’arrivée de nouveaux services », explique la Commission. Impensable alors que plus de 10 % du PIB de l’UE dépend déjà de services liés à l’espace, rappelle Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission,
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