Si nous n’avons toujours pas trouvé d’extraterrestres, c’est qu’il y a une raison. L’astrophysicien Dan Hooper, également professeur associé au sein du département d’astronomie et d’astrophysique de l’université de Chicago, a sa propre théorie sur le sujet : nous ne ne cherchons pas les aliens au bon endroit.
Pour le cosmologiste, il faut convoquer le phénomène de l’expansion de l’univers pour comprendre notre difficulté à découvrir où sont les extraterrestres (s’ils existent). Pour rappel, ce phénomène théorisé par Alexander Friedmann caractérise l’éloignement des objets de l’univers, les uns par rapport aux autres, en raison du gonflement de l’espace — un phénomène qui n’affecte pas la gravité au sein même des galaxies.
« La présence d’énergie noire dans notre univers est à l’origine d’une expansion de l’espace à un rythme accéléré », écrit le spécialiste dans un document qui sera bientôt soumis à la revue Journal of Cosmology and Astroparticle Physics.
Une lutte contre l’expansion de l’univers
L’astrophysicien présente sa théorie selon laquelle une « civilisation avancée » serait capable de résister à cette accélération de l’expansion de l’univers. « Au cours des 100 milliards d’années à venir environ, toutes les étoiles se trouvant au-delà du Groupe local [ndlr : l’ensemble de 60 galaxies dont la Voie lactée fait partie] tomberont au-delà de l’horizon cosmique et deviendront, non seulement inobservables, mais aussi entièrement inaccessibles, ce qui limitera la quantité d’énergie qui pourrait en être extraite un jour », note Dan Hooper.
Partant de cette situation, le spécialiste se demande alors comment une civilisation extraterrestre réagirait. D’après Dan Hooper, cette forme de vie avancée chercherait probablement à « maximiser son accès à l’énergie utilisable ». Or, le spécialiste note qu’ « à des échelles de temps de plusieurs milliards d’années, l’expansion de l’univers réduira la capacité d’une civilisation avancée à accumuler et à consommer de l’énergie utilisable ».
Les extraterrestres construiraient des sphères pour capturer l’énergie des étoiles
Comment cette civilisation pourrait-elle contourner ce problème ? Pour l’astrophysicien, elle arriverait à s’adapter au phénomène de l’expansion en choisissant de « s’étendre rapidement vers l’extérieur, de construire des sphères de Dyson ou des structures similaires autour des étoiles rencontrées ».
Dan Hooper fait ici référence à la sphère de Dyson, décrite par le physicien Freeman Dyson. Ce dernier a postulé l’existence d’une structure sphérique et creuse, qui pourrait entourer une étoile. Cette construction artificielle serait mise au point pour capturer l’énergie émise par l’étoile en son centre.
La théorie de Dan Hooper se fonde ainsi sur la probabilité qu’une civilisation utilise ces sphères pour consommer l’énergie d’une étoile : en cela, sa théorie rappelle celle de l’échelle de Kardachev. Cette échelle classe les civilisations en fonction de la façon dont elles consomment l’énergie : une civilisation de type I est capable de consommer toute l’énergie de sa propre planète, tandis qu’une civilisation de type II est capable de consommer l’énergie d’une étoile. La théorie de Dan Hooper concernerait plutôt le deuxième cas de figure.
Chercher des traces de leur passage
Pour Dan Hooper, nous pourrions donc imaginer qu’une civilisation avancée construirait des mégastructures afin de s’assurer d’avoir toujours accès à l’énergie exploitable des étoiles. Cette civilisation s’étendrait donc dans l’univers, afin de chercher à construire des sphères autour du plus grand nombre d’étoiles possibles, « avant que celles-ci ne deviennent inaccessibles de façon permanente ».
Pour Dan Hooper, cette théorie permet de comprendre pourquoi nous n’avons toujours pas croisé cette civilisation avancée : elle serait occupée à construire des sphères de Dyson pour récupérer l’énergie des étoiles qui s’éloignent en raison de l’expansion de l’univers.
Comment trouver, dès lors, où se cachent ces extraterrestres ? Pour l’astrophysicien, il serait vain de partir en quête des sphères de Dyson : comme le soulignent nos confrères de The Next Web, nous chercherions alors « une aiguille dans une botte de foin ».
Il faudrait plutôt chercher du côté des groupes d’étoiles dont la disposition semble étrange : si l’on en croit cette théorie, elles pourraient être le reliquat du passage de cette civilisation avancée.
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