C’est une image connue de tous : à l’aéroport, dans des stades ou bien avant la visite d’un chef d’État étranger, des équipes cynophiles sont déployées pour rechercher une éventuelle bombe qui aurait été positionnée préalablement en vue de commettre un attentat. Grâce à leur flair hors pair, les chiens sont en effet capables de déceler d’infimes traces de substances chimiques suspectes.
Ce travail, indispensable pour rehausser la sécurité des lieux accueillant du public, pourrait bien un jour être accompagné par une assistance technologique. En réalité, c’est déjà le cas : par exemple pour vérifier le contenu d’un bagage sans avoir besoin de l’ouvrir, des scanners à rayons X sont mis en œuvre pour visualiser l’intérieur d’un sac. Certains de ces appareils vérifient même sous les vêtements.
La recherche scientifique offre aujourd’hui une nouvelle possibilité : le Wi-Fi. Le site EurekAlert signale que l’école d’ingénieurs de l’université Rutgers, aux États-Unis, a conçu une méthode mobilisant le célèbre protocole de communication sans fil pour identifier divers objets cachés dans des affaires, y compris des armes, des bombes et des produits chimiques explosifs.
On savait déjà que les ondes pouvaient servir à repérer des choses qui sont en principe hors de vue. En 2015 par exemple, des universitaires du MIT avaient fait parler d’eux avec le RF-Capture, un appareil servant à détecter la silhouette et les mouvements d’une personne à travers un mur — ce qui donne un intérêt nouveau à la peinture anti-Wi-Fi produite en 2009 par des scientifiques japonais.
« Dans la plupart des lieux publics, les signaux WiFi, ou les signaux sans fil de manière générale, peuvent pénétrer dans les sacs pour obtenir les dimensions d’objets métalliques dangereux et les identifier », écrit l’université Rutgers. Ces ondes peuvent même aider à vérifier la présence et l’estimation d’un volume liquide, d’une canette en aluminium, d’une arme, d’une batterie ou encore d’un PC portable.
Ces détections sont censées optimiser le temps de fouille avant l’accès à un évènement public, afin de concentrer uniquement sur les sacs nécessitant une vérification plus poussée — pour voir par exemple si le liquide repéré s’avère être de l’eau plate, de l’alcool (qui peut être prohibée dans l’endroit où se déroule la manifestation ou dans la cabine d’un avion) ou de l’acide.
Le fonctionnement est simple : l’appareil est équipé de quelques antennes et peut rejoindre un réseau Wi-Fi déjà en place. Une fois en place, il observe comment les signaux pénètrent et rebondissent dans les contenants qui lui sont présentés — il faut une relative proximité entre les antennes et l’objet ou le sac à scanner pour que capter correctement l’image réfléchie et éviter des faux positifs.
Des tests menés avec quinze types d’objets et six types de sacs ont donné des degrés de précision de détection de 99 % pour les objets dangereux, 98 % pour le métal et 95 % pour les liquides. Pour les sacs à dos, le taux de précision dépasse 95 % mais tombe à environ 90 % lorsque les objets suspects à l’intérieur des sacs sont eux-mêmes emballés, selon les universitaires.
Des tests aux résultats encourageants
Malgré des scores déjà relativement hauts — mais qui pourraient être regardés comme insuffisants face aux exigences de la lutte antiterrorisme –, le travail sur l’identification par Wi-Fi n’est pas fini. Les membres de l’étude entendent améliorer leur méthode pour identifier plus précisément les objets dans des bagages, que ce soit leur forme ou les volumes de liquides.
Reste à savoir si ces travaux trouveront une application pratique sur le terrain, alors que dans de nombreux lieux accueillant du public une politique de fouille systématique de tous les sacs est déjà mise en œuvre — au prix de files d’attente avant de franchir les portes d’entrée — et qu’il existe sinon des scanners déjà très performants dans des lieux sensibles, à la gare ou à l’aéroport par exemple.
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