Dans un article de recherche publiée le 20 août 2018, Bea Gallardo-Lacourt — doctrice en sciences de l’atmosphère et en océanographie — et ses confrères de l’université de Calgary (Canada) ont conclu que le phénomène Steve (rétroacronyme pour Strong Thermal Emission Velocity Enhancement) n’était pas une aurore.
En fait, les scientifiques pensent qu’il s’agirait d’un tout nouveau phénomène céleste dont l’origine reste encore à déterminer.
Des lueurs non identifiées dans le ciel
En 2017, Eric Donovan (chercheur à l’université de Calgary) entend parler de cet étrange phénomène en s’entretenant avec des membres du groupe Facebook les « Chasseurs d’Aurore d’Alberta. » Le groupe a pour objectif d’observer et photographier les aurores boréales et, un jour, une ligne violette et verticale a fendu le ciel canadien. Afin d’étudier le phénomène, Eric Donovan utilise des prises de vue du phénomène, des enregistrements du ciel ainsi que les données enregistrées par les satellites SWARM qui mesurent le champ magnétique de la Terre. C’est Chris Ratzlaff, un photographe co-auteur d’une étude plus ancienne sur le phénomène, qui a nommé le phénomène « Steve. » Les scientifiques utiliseront ce nom pour former le rétroacronyme Strong Thermal Emission Velocity Enhancement.
« Pour le moment, nous en savons très peu et c’est ce qui est intéressant parce que ce phénomène est connu des photographes depuis des dizaines d’années, mais pour les scientifiques, c’est totalement inconnu », a déclaré Bea Gallardo-Lacourt, directrice de l’étude. Pour le différencier de l’aurore boréale classique, les chercheurs utilisent le terme de «skyglow » soit « halo lumineux » en français.
Pour rappel, une aurore se forme lors de la rencontre entre des particules rapides de la magnétosphère et les atomes et ions de l’ionosphère. Or, les données du satellite POES-17 n’ont pas montré de preuve de précipitation de particules en rapport avec Steve.
Dans leurs conclusions, les chercheurs de Calgary sont partagés sur l’origine de Steve et vont continuer d’explorer deux pistes : celle du halo lumineux ionosphérique et celle d’une précipitation de particules.
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