John McCoy et Tomer Ullman, deux chercheurs de l’Université de Pennsylvanie et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), ont mené une singulière expérience. Il s’agissait de confronter une personne à deux interlocuteurs — on lui précisait qu’il s’agissait d’une intelligence artificielle et d’un humain. Le but était d’identifier la personne réelle, à l’aveugle, sur la base d’un seul mot choisi par chaque interlocuteur.
Le 21 septembre, John McCoy et Tomer Ullman ont publié les résultats de leur « test de Turing simplifié ». Ces résultats ont mis en exergue les mots les plus utilisés par les humains s’ils devaient se démarquer d’une IA.
Des mots révélateurs de la psychologie humaine
Pour rappel, le test de Turing est un test développé par le mathématicien du même nom en 1950. Il consiste en une mise en situation où un humain, à l’aveugle, doit deviner lequel de ses deux interlocuteurs est un ordinateur. Dans le cas où ce « juge » ne serait pas capable d’identifier l’ordinateur, le test est un succès.
Ce que proposent cette fois John McCoy et Tomer Ullman est un test simplifié. Le juge ne doit pas passer par une discussion complète avec ses interlocuteurs mais départager l’humain de l’IA à l’aide d’un seul mot. Dans cette mise en situation, l’humain doit prouver au juge qu’il est humain s’il veut vivre… sauf que l’IA, dit-on, « souhaite » également vivre. Chaque interlocuteur n’a droit qu’à un seul mot pour convaincre le juge de lui laisser la vie sauve.
Pour mener cette recherche, John McCoy et Tomer Ullman ont interrogé 936 humains afin de savoir quel mot ils donneraient au juge s’ils devaient prouver qu’ils sont bien humains. Ils ont ainsi pu rassembler 428 mots différents (beaucoup de réponses se rejoignaient). Par la suite, les deux scientifiques ont confronté 2 000 autres personnes à deux mots. Elles devaient choisir lequel provenait d’un humain.
Le mot « amour » est l’un des plus récurrents avec « s’il vous plaît », « compassion », « empathie », « banane », « être vivant », « humain », « robot », « pénis »… et « caca ». Oui vous avez bien lu. Ce dernier mot est l’un de ceux qui a été le plus donné par les participants s’ils devaient se démarquer d’une IA, mais le mot est également le plus choisi par les juges pour départager l’humain d’une IA. Gardez ceci en tête si vous êtes un jour prisonnier d’un test de Turing mortel.
L’exercice s’est tout de même révélé ardu pour les juges. Tomer Ullman a confié à Psychology Today qu’un juge s’était retrouvé à devoir choisir entre les mots « robot » et « humain » pour deviner qui était l’humain : « J’avais l’impression d’être dans une nouvelle d’Asimov ! »
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