Une étude conjointe d’un météorologue, Chirstopher J. Scott, et d’un historien, Patrick Major, publiée le 26 septembre 2018, démontre que les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont atteint la couche supérieure de l’atmosphère.
Les deux chercheurs de l’Université britannique de Reading se sont penchés sur des données de la Radio Research Station, basée à Slough, au nord de l’Angleterre. Elle enregistre depuis 1933 l’activité et l’état de la ionosphère, une région électrifiée de la partie supérieure de l’atmosphère terrestre.
Les scientifiques de la station surveillaient la ionosphère car elle s’avérait autrefois nécessaire dans le fonctionnement des communications radio longue distance. Elle réfléchit les ondes radios courtes, à la manière d’un miroir, et permet ainsi de transmettre le signal plus loin. Or, sa densité varie souvent, et son enregistrement devient essentiel pour identifier des motifs dans cette variation.
Les changements de densité sont alors attribués entièrement à l’activité solaire, puisque les rayons X et les extrêmes de lumière ultraviolettes sont à l’origine de son électrification. Mais grâce à l’Observatoire de la dynamique solaire, lancé par la NASA en 2010, les scientifiques ont la preuve qu’elle n’est pas la seule cause de changements de densité.
Comprendre le passé pour éclaircir le présent
Comme les auteurs le relèvent, « pendant la guerre, les forces aériennes alliées ont lâché plus de 2,75 millions de TNT ». Certaines bombes pouvaient contenir jusqu’à six tonnes de TNT, leur explosion s’élevant alors de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Les chercheurs ont combiné des relevés de données correspondants à la date de 152 bombardements majeurs, et ont découvert que la ionosphère s’affaiblissait légèrement lors de ces événements.
Les ondes de chocs s’élevaient verticalement vers l’atmosphère, jusqu’à la rompre. L’énergie des bombes se retrouvait alors très haut dans l’atmosphère, à la limite avec l’espace, sous forme de chaleur.
L’équilibre chimique de la ionosphère altéré
Ce changement de température altérait l’équilibre chimique de la ionosphère et l’affaiblissait. Ces événements ont finalement eu un impact réduit, sans conséquence de long terme pour l’atmosphère, mais permettent de comprendre comment l’activité humaine a pu l’influencer.
Scott et Major ont ainsi identifié un seuil d’énergie nécessaire pour altérer la ionosphère. L’énergie libérée par les bombes correspond à celle d’un éclair. Grâce à ce résultat, ils peuvent se projeter sur les données ionosphérique récentes et sur l’influence des phénomènes naturels sur cette partie de l’atmosphère.
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