Si Voyager 1 est à ce jour la fabrication humaine la plus éloignée de la Terre (à la fin du mois de décembre 2017, la sonde spatiale se trouvait à plus de… 21 milliards de km de la planète bleue), Voyager 2 n’a pas à rougir de la distance parcourue depuis son lancement, en 1977. En 41 ans, la seconde sonde du programme Voyager a parcouru 17,7 milliards de km.
Cette longue traversée (qui, à l’échelle de l’univers, est une mesure dérisoire) est en train de connaître un tournant. Dans une publication le 5 octobre, la Nasa annonce que la sonde serait en train d’atteindre l’héliopause, qui constitue la principale frontière du système solaire, là où le vent solaire se heurte au milieu interstellaire, c’est-à-dire l’espace entre les étoiles.
L’agence spatiale américaine explique que deux des quatre instruments encore actifs sur la sonde (sur les onze qu’elle embarque) ont détecté une légère hausse, d’environ 5 %, du taux de rayons cosmiques frappant la sonde, par rapport à une mesure effectuée début août. Les deux instruments qui ont perçu ce changement sont l’outil d’analyse à rayons cosmiques et le capteur de particules à faible énergie.
« Les rayons cosmiques sont des particules qui se déplacent rapidement et qui proviennent de l’extérieur du système solaire. Certains de ces rayons cosmiques sont bloqués par l’héliosphère », explique la Nasa. Or, à mesure que Voyager 2 approche (puis traverse) l’héliopause, les particules sont de fait de moins en moins stoppées par cette « bulle » (qui elle s’appelle l’héliosphère).
Incertitudes sur les délais de voyage
L’agence se veut toutefois prudente. S’il est attendu que Voyager 2 observe une hausse du taux de rayons cosmiques, parce que la sonde se rapproche des limites de l’héliosphère, la Nasa considère que cette « augmentation des rayons cosmiques n’est pas un signe définitif que la sonde est sur le point de traverser l’héliopause ». Si la Nasa admet un changement d’environnement pour Voyager 2, sa nature reste à déterminer.
La Nasa s’abstient en tout cas de faire des prédictions sur le moment où Voyager 2 atteindra l’héliopause pour la franchira. Certes, l’agence dispose déjà d’un exemple avec le cas Voyager 1, mais l’établissement d’un parallèle est risqué dans la mesure où la trajectoire et les conditions de voyage ne sont pas les mêmes. Il est dès lors risqué de se baser sur la chronologie de Voyager 1 pour estimer celle de Voyager 2.
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