LYNA, l’intelligence artificielle médicale de Google, est très douée pour détecter les prémisses d’un cancer du sein. Selon un rapport publié par l’entreprise le vendredi 12 octobre, elle les identifierait avec succès à partir de scanners de patientes dans 99 % des cas.
99% de taux de réussite pour LYNA l’IA
La détection d’un métastase chez une patiente est très importante, puisqu’elle détermine les suites à donner au traitement (radiations, chimiothérapie ou intervention chirurgicale). Plus elle intervient tôt et est précise, plus les chances de guérir un potentiel cancer du sein sont élevées.
LYNA (en anglais, Lymph Node Assistant) a été développée par Google en ce sens. Entraînée sur des images médicales, elle sait détecter des tumeurs, même celles très petites, que des professionnels peuvent parfois manquer.
Le rapport de Google s’appuie sur deux études réalisées par des chercheurs de l’entreprise et publiées ces dernières semaines, qui visent à démontrer l’efficacité de LYNA. La première, à lire dans la revue Archives of pathology and laboratory medicine, témoigne des capacités d’adaptation de l’IA. Celle-ci a réussi à produire le bon diagnostic sur une tumeur dans 99% des cas à partir de scanners très différents, provenant de divers laboratoires, alors même que certains étaient de qualité médiocre.
Une aide complémentaire plutôt qu’un remplaçant pour les médecins
La seconde étude, que l’on trouve cette fois dans The american journal of surgical pathology, montre la complémentarité entre les médecins et LYNA. Six pathologistes ont étudié 70 images scanners, à deux reprises. Ils étaient seuls une fois, et bénéficiaient de l’aide de l’intelligence artificielle de Google l’autre fois. Elle leur servait notamment à identifier les zones où il était susceptible d’y avoir une tumeur.
Le temps d’analyse par image est plus court avec l’assistance de l’IA
Les pathologistes assistés par LYNA présentaient un taux de réussite de 91%, contre 83% lorsqu’ils étaient seuls. « De plus, le temps moyen d’analyse par image est significativement plus court avec l’assistance » (réduit de 50%), explique Google, avant d’ajouter que les médecins ont globalement trouvé le procédé « plus simple ».
L’entreprise elle-même reconnaît pourtant les limites de ces découvertes. Selon elle, les études réalisées ne portent pas encore sur suffisamment de données pour que l’on puisse en tirer des conclusions fermes et définitives. « Pour la sécurité des patients ces algorithmes doivent être testés avec une multitude de paramètres, [afin que l’on comprenne] leurs forces et faiblesses », est-il écrit dans le rapport final.
Si les chercheurs « restent optimistes », ils estiment que ne compter que sur un algorithme pour une tâche aussi importante que détecter un cancer est « insuffisant ».
Cette problématique avait déjà été soulevée dans d’autres cas. Les progrès faits en matière d’IA dans la médecine sont importants (Google l’avait déjà prouvé en 2017 avec le cas des cancers de la peau), mais on est encore loin de pouvoir prétendre que ces programmes détrôneront les médecins. Et c’est sans doute mieux ainsi.
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