« La verdure de la toundra arctique est en croissance et son permafrost atteint un réchauffement record » : le constat établi par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique pour l’année 2017 en Arctique n’est pas très rassurant. La surface de la glace ancienne n’occupe plus que 21 % des glaces du continent (contre 45 % en 1985). La communauté scientifique prévoient que le réchauffement climatique pourrait un jour transformer l’Arctique en un véritable champ de verdure.
Le 15 octobre 2018, des scientifiques du laboratoire national de Los Alamos, du laboratoire national d’Oak Ridge et de l’université de l’Alaska de Fairbanks (États-Unis) ont anticipé cette évolution de l’Arctique dans une étude publiée au sein de la revue Environmental Research Letters. Selon eux, la végétation pourrait proliférer dans la toundra.
Le permafrost menacé par les arbustes
Les auteurs soulignent le fait qu’une végétation parvient actuellement à pousser au milieu du pergélisol (aussi connu sous le nom de permafrost, pour désigner le sol gelé en permanence). La neige accumulée au sommet de cette végétation favorise également la dégradation du pergélisol car le sol se réchauffe. Pour ces raisons, les scientifiques à l’origine de l’étude supposent que l’Arctique pourrait verdir davantage.
Grâce à un modèle en trois dimensions, les auteurs imaginent quel pourrait être l’impact de cette végétation sur la glace arctique. Des taliks se forment sous cette végétation : il s’agit de couches dégelées dans le sol, au milieu du pergélisol. Leur apparition pourrait être responsable de discontinuités dans le sol arctique : ce schéma extrait de l’étude montre que le permafrost est menacé par l’apparition des arbustes.
Ces scientifiques ne sont pas les premiers à s’interroger sur l’évolution de la végétation en Arctique et sur les conséquences que cela fait peser sur l’équilibre de la toundra. Le 26 septembre 2018, une centaine d’experts ont publié dans la revue Nature leurs observations : pendant 30 ans, ils ont pris des mesures sur des plantes, situées dans 117 zones différentes de la toundra.
Grâce aux données récoltés — une base de plus de 50 000 mesures de plantes, précise la Tribune de Genève –, les scientifiques ont pu observer que la végétation de la toundra a évolué : de nouvelles plantes, de taille plus imposante, sont apparues au fur et à mesure de leurs relevés, sur tous les sites où ils se sont rendus.
Les plantes de la toundra sont de plus en plus hautes
« Les changements récents (observés) et futurs (anticipés) des caractéristiques des plantes, en particulier leur hauteur, auront probablement des implications importantes sur les fonction de l’écosystème », écrit le groupe de chercheurs dans cette étude. La présence de végétation de plus en plus haute « révèle que des changements fonctionnels se produisent déjà dans les écosystèmes de la toundra. »
Au pôle opposé de la planète, la glace de l’Antarctique subit aussi les conséquences du réchauffement climatique : fragilisé par les fissures, le continent révèle ses évolutions à travers les bruits qui émanent de la banquise.
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