« En 40 ans, nous avons perdu 60 % des populations d’animaux sauvages sur Terre ». Dans son « Rapport Planète Vivante », WWF dresse le constat alarmant de l’état de la biodiversité sur notre planète pour l’année 2018. Le Fonds mondial pour la nature s’inquiète de constater que la disparition des êtres vivants vertébrés se poursuit.
En présentant la synthèse de ce rapport le 30 octobre 2018, WWF a invité à inverser cette tendance de la disparition de plus en plus rapide des espèces de vertébrés. « La stabilité des systèmes planétaires et mise en péril », assure le Fonds mondial pour la nature, expliquant que les changements sont liés à « un phénomène inédit, la Grande Accélération. »
« La nature est notre seul foyer »
WWF fait référence au phénomène décrit en 2005 par les climatologues Will Steffen, Paul Cruzen et l’historien John McNeill comme la « grande accélération », pour parler de la façon dont l’activité humaine a altéré les écosystèmes depuis le 18e siècle, avec une accélération particulière depuis 60 ans.
Le fonds se réfère à l’Indice Planète Vivante, un indicateur qui permet de mesurer l’état de la diversité biologique dans le monde. Le calcul de cet IPV est cantonné aux espèces de vertébrés, notamment les oiseaux et les mammifères très représentés dans les bases de données sur l’environnement. C’est lui qui permet de dire qu’entre 1970 et 2014, « l’effectif des populations de vertébrés sauvages a décliné de 60 %. »
L’Indice Planète Vivante
Évidemment, la disparition de ces animaux concerne les êtres humains, qui font partie du sous-embranchement des vertébrés. L’impact humain sur l’environnement n’est pas seulement nuisible pour les animaux, car, comme le rappelle WWF, « la nature est notre seul foyer » et « il ne peut y avoir de vie sur une planète dépourvue de biodiversité. »
Le Fonds mondial de la nature cite les travaux d’autres chercheurs, publiés dans la revue Nature en 2016 : parmi les principales menaces auxquelles sont confrontés plus de 8 500 espèces d’animaux, on retrouve la surexploitation ou les activités agricoles. En 50 ans, l’empreinte écologique des humains — c’est à dire leur consommation des ressources naturelles — a augmenté de 190 %.
Une situation intenable économiquement
« Si l’on ne sort pas du statu quo, le terrible déclin des systèmes naturels qui fondent nos sociétés se poursuivra et aura de graves conséquences sur la nature et sur les hommes », prévient WWF.
L’organisation estime la nature « fournit des services d’une valeur égale à environ 125 000 milliards de dollars (US) par an », note le Fonds mondial pour la nature dans ce rapport. Comme le relève La Croix, cela signifie que les dynamiques actuelles ne sont pas tenables d’un point de vue économique, sans même considérer les arguments moraux sur l’environnement. Les États et entreprises ne pourraient pas payer pour l’usage qu’ils font de la nature.
L’inversion des tendances semble cruciale pour la survie des humains, comme pour tous les autres vertébrés qui peuplent la planète.
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