Le chasseur d’exoplanètes Kepler se retire : la NASA a annoncé que son télescope spatial ne pourra plus accomplir de missions scientifiques, faute de carburant.

Le dénouement était connu depuis longtemps. On savait bien que, tôt ou tard, le télescope spatial Kepler n’allait plus avoir assez de carburant pour poursuivre sa mission scientifique. La NASA n’a cessé de communiquer sur la fin prochaine de Kepler au cours des derniers mois, en prévision de l’échéance fatidique. Finalement, l’heure de la retraite a sonné pour le chasseur d’exoplanètes.

Mardi 30 octobre, l’agence spatiale américaine a en effet annoncé le retrait de Kepler du service actif. L’engin « est à court de carburant pour la poursuite des opérations scientifiques », écrit-elle dans un communiqué. Il a donc été décidé de le désorbiter, en l’éloignant de la Terre. Mais le télescope spatial laisse derrière lui un riche héritage de données, qui occupera les astronomes pendant des années.

Kepler. Photo NASA Ames/JPL-Caltech/T Pyle

Kepler. Photo NASA Ames/JPL-Caltech/T Pyle

Car l’appareil a vraiment travaillé jusqu’au bout. Ainsi, avant d’envoyer Kepler à la retraite, « les scientifiques l’ont poussé à son plein potentiel, complétant avec succès de multiples campagnes d’observation et téléchargeant des données scientifiques précieuses même après les premiers avertissements de faible consommation de carburant », explique la NASA.

Désormais, c’est le télescope spatial TESS ( Transiting Exoplanet Survey Satellite) qui a pris le relais au cours de l’été. Sa mission est très limitée dans le temps, en comparaison avec celle de Kepler : elle ne durera que deux ans, là où l’autre a duré neuf ans — sa carrière ayant commencé en 2009. Ensuite, la NASA pourra compter sur James-Webb, un télescope spatial qui doit être mis en orbite en 2021.

Un important héritage

« Kepler laisse un héritage de plus de 2 600 découvertes de planètes extérieures à notre système solaire, dont beaucoup pourraient être des endroits prometteurs pour la vie », déclare la NASA, pour rappeler l’importance de ce programme dans la découverte des exoplanètes. D’ailleurs, dans un décompte de la NASA datant de 2016, il était responsable de presque la moitié des mondes potentiels repérés.

« Kepler laisse un héritage de plus de 2 600 découvertes d’exoplanètes »

Les étoiles ont aussi été un champ d’études : pas moins de 150 000 d’entre elles ont été observées, dont la fameuse étoile KIC 8462852, qui a beaucoup intrigué les scientifiques à cause de ses variations de brillance (et qui ont été à l’origine de fantasmes sur les aliens). L’une des dernières contributions de Kepler est d’ailleurs indirectement liée aux étoiles, indique la NASA :

« L’analyse la plus récente des découvertes de Kepler conclut que 20 à 50 % des étoiles visibles dans le ciel nocturne sont susceptibles d’avoir de petites planètes, peut-être rocheuses, de taille semblable à celle de la Terre et situées dans la zone habitable de leurs étoiles mères. Cela signifie qu’elles sont situées à des distances de leurs étoiles mères où l’eau liquide pourrait s’accumuler à la surface de la planète ».

En tout, Kepler a mené 18 campagnes d’observation depuis son lancement. Il a très largement donné satisfaction, car il a servi bien plus longuement que la période qui était initialement prévue : trois ans et demi. Et ce n’était pas gagné, car Kepler a connu des avaries pendant sa carrière, notamment en 2012 et 2013. Mais l’ingéniosité des équipes a permis de limiter la casse.

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