Le supercalculateur envoyé dans la Station spatiale internationale pendant l’été 2017 a déjoué tous les pronostics. Le Spaceborne Computer, conçu en partenariat entre la Nasa et Hewlett-Packard Entreprise, entame une nouvelle phase de son histoire : il sert désormais à l’analyse directe des données recueillies par les astronautes de l’ISS, a annoncé HPE le 1er novembre 2018.
À l’origine, la technologie est partie dans l’espace pour mener une expérience : un calculateur conçu sur Terre serait-il capable de fonctionner normalement pendant une mission d’un an dans la station ? En janvier, nous découvrions une réplique du Spaceborne Computer lors du MWC : Mark R. Fernandez, directeur des services technologiques de HPC chez HPE, se souvenait alors que « personne ne penserait [que le calculateur] marcherait » après avoir quitté la Terre.
Première mission accomplie
Aujourd’hui, « nous avons rempli notre mission pour la Nasa », nous annonce fièrement Mark R. Fernandez. Le Spaceborne Computer doit rentrer sur Terre à bord de la mission de ravitaillement SpaceX CRS-17, prévue pour fin février ou début mars 2019. HPE propose de trouver une dernière utilité à l’objet avant qu’il soit rapporté et ouvert par la Nasa pour une étude approfondie.
Avant de tirer sa révérence et de quitter la Station spatiale internationale, le Spaceborne Computer va aider les astronautes à gagner du temps dans l’analyse des données qu’ils récoltent. « Aujourd’hui, la majeure partie de l’analyse des données est faite sur Terre par des scientifiques et des chercheurs, nous explique Mark R. Fernandez. Cette analyse est renvoyée par bande passante à la station. »
Gain de temps et d’argent
Le calculateur de l’ISS doit permettre, à travers cette nouvelle mission, de gagner du temps dans le processus d’analyse des données. « Imaginez : en transférant les données directement dans la station sur un calculateur, nous pouvons faire gagner du temps aux explorateurs de l’espace en mission. Et cela coûterait moins cher », ajoute notre interlocuteur.
La nouvelle mission remplie par le calculateur doit également servir à libérer une partie de la bande passante, actuellement mobilisée pour l’envoi et la récupération des analyses entre la Terre et la station. « Si l’analyse des données est réalisée à bord, cela signifie que de nouvelles expériences sont possibles pour repousser les frontières de l’exploration spatiale », assure Mark R. Fernandez.
L’analyse à bord libère de la bande passante pour d’autres expériences
Si le calculateur remplit son dernier objectif avant son retour en 2019, cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour les futures missions sur Mars. Derrière la conception du Spaceborne Computer, se cache aussi la perspective qu’il puisse un jour accompagner les visiteurs de la planète rouge.
Ils devront probablement embarquer leur propre unité informatique avec eux, pour pouvoir agir sans attendre des communications avec la Terre — à supposer que les astronautes ne meurent pas avant d’arriver sur Mars.
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