L’office national d’études de recherches aérospatiales, l’Onera, accueillait le lancement du projet Hexafly International, la dernière semaine d’octobre 2018. Le projet a pour objectif de réaliser des premiers tests au sol à partir du concept d’avion planeur hypersonique Hexafly, encore en cours de validation de concept.
Hexafly, l’avion capable d’atteindre 9878 km/h
En plusieurs années, la crème de la recherche spatiale européenne se penchait sur un concept d’avion hypersonique civil de transport. Les chercheurs se sont placés un objectif élevé : rejoindre les deux points les plus éloignés du globe en quelques heures. Pour y parvenir, il faut que l’avion puisse atteindre Mach 8, soit une vitesse de 9878 km/h. À titre de comparaison, le Concorde évoluait à 2,02 Mach, soit 2179 km/h. Une telle prouesse implique de dépasser tout un ensemble de contraintes techniques.
La première étape implique de faire une batterie de simulations numériques, pour prouver que les performances théoriques correspondent à celles attendues. Mais ces simulations ne peuvent reproduire parfaitement les incertitudes liées aux turbulences, ou à d’autres paramètres comme la combustion.
Passer aux tests physiques
Impossible, donc, de savoir si le concept d’avion pourrait voler sans des tests physiques. « Dans ce projet de long terme ambitieux, Hexafly-international se donne pour objectif d’éprouver la formule aérodynamique et sa contrôlabilité dans un large domaine de vol », développe l’Onera dans son communiqué.
Les chercheurs vont donc lancer des tests au sol, morceau par morceau. Par exemple, l’aérodynamique du véhicule va faire l’objet de mesures en soufflerie. Des essais de combustion vont permettre d’anticiper sur les premiers éventuels essais d’une version propulsée du planeur.
Objectif 2020
Les porteurs du projet prévoient la qualification et la fabrication du véhicule en 2019, pour un vol en 2020 sur le pas de tir d’Alcântara au Brésil. Pour l’instant, la revue de définition critique va évaluer si le projet peut passer à la phase de validation et qualification, avant la fin de l’année 2018.
La vitesse hypersonique attise les convoitises, mais la majorité des recherches se concentrent malheureusement plus sur l’aspect militaire que civil. Envoyer des missiles en 90 minutes à l’autre bout du monde permettrait de surpasser toutes les protections aujourd’hui existantes.
Le projet Hexafly dispose d’un soutien très sérieux, puisqu’il regroupe de nombreux instituts de recherche européenne comme l’ESA et l’Onera, mais aussi des industriels comme Airbus.
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