Il existe depuis plusieurs années une inquiétude sur les effets sanitaires de la lumière bleue émise par les diodes électroluminescentes (LED). Certains types de population sont d’ailleurs plus à risque à cette exposition, parce que leur cristallin — l’une des deux lentilles de l’œil — n’est pas encore tout à fait formé (c’est le cas des enfants) ou parce qu’il est absent (aphakie) ou artificiel (pseudophakie).
Ce problème avait fait l’objet en octobre 2010 d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ce travail va bénéficier d’une actualisation d’ici la fin de l’année. C’est ce que précise le ministère des Solidarités et de la Santé, dans une réponse adressée à un député qui s’interrogeait sur les effets de la lumière bleue sur la santé.
L’Anses, un établissement public placé sous la tutelle de plusieurs ministères, devra en particulier « mettre en perspective » les risques associés à la lumière bleue avec les autres technologies d’éclairage, au-delà de la LED. Il lui faudra « proposer des axes d’amélioration » du cadre actuel sur « l’évaluation du risque phototoxique » et ajuster en conséquence son protocole de mesure.
L’agence avancera aussi des « propositions » pour améliorer l’information à destination du public « sur les risques éventuellement encourus et la manière de s’en protéger ». Ces dernières années, on assiste à l’émergence de tout un environnement autour de la lutte contre la lumière bleue, qu’il s’agisse de produits filtrants (comme des lunettes) ou des solutions logicielles, sur Windows ou iOS par exemple.
Un premier rapport publié en 2010
Il y a 8 ans, l’Anses écrivait qu’il y a un « niveau de preuve […] important » de l’existence d’un « risque d’effet photochimique associé à la lumière bleue », mais que ce risque « dépend de la dose cumulée de lumière bleue à laquelle la personne a été exposée ». Elle alertait certaines populations, comme les personnes atteintes de certaines maladies oculaires ou exposées à des éclairages de forte intensité.
Elle ajoutait juger « nécessaire de restreindre la mise sur le marché grand public des systèmes d’éclairage à LED pour n’autoriser que des LED ne présentant pas plus de risques liés à la lumière bleue que les éclairages traditionnels» et plaidait à la fois pour une adaptation des normes et des mesures spécifiques, comme une réduction de la luminosité des LED pour limiter les risques d’éblouissement
« Rien ne prouve que le public est exposé lorsque l’éclairage est utilisé normalement »
De son côté, le Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux, qui a été mis en place par la Commission européenne, s’est aussi penché sur la question. Il déclarait que « rien ne prouve que le grand public est exposé à un risque d’effets nocifs directs sur la santé causés par les LED lorsque l’éclairage est utilisé normalement ». Elle notait toutefois une littérature scientifique insuffisante sur le sujet.
De nombreux sujets sur les effets de l’éclairage LED sur la santé « devraient être étudiés plus avant, en particulier les effets du scintillement. Étant donné que l’utilisation de la technologie LED est encore en évolution, le Comité souhaite que la surveillance des lumières LED et des risques pour la santé qu’ils représentent pour le grand public soit maintenue ».
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