Genomic Prediction, une société installée dans le New Jersey, proposera bientôt de recourir à un test génétique censé indiquer si un embryon obtenu par fécondation in vitro risque d’être atteint de maladies, mais aussi capable de mesurer son… QI. New Scientist a révélé le 15 novembre 2018 que l’entreprise est en discussions avec plusieurs cliniques pratiquant la procréation médicalement assistée pour leur fournir ce test.
D’après le média anglophone, les tests génétiques de Genomic Prediction seraient en mesure d’établir si les embryons pourraient contracter le cancer ou s’ils pourraient avoir « un faible niveau d’intelligence. » L’entreprise assure qu’elle ne s’intéressera qu’aux cas où l’embryon pourrait présenter « un handicap mental », mais qu’il n’est pas exclu que cette technique aient d’autres usages à l’avenir.
Tester le futur QI des embryons ?
New Scientist précise que Genomic Prediction est la première société à proposer aux États-Unis un test établissant un score de risque polygénique (pour connaître la probabilité d’une maladie génétique) destiné à des embryons.
Genomic Prédiction n’exclut pas que son test génétique serve un jour à identifier des embryons qui pourraient avoir un quotient intellectuel (QI) élevé, en fonction de leurs gènes. « Je pense que les gens finiront par le demander. Si nous ne le faisons pas, une autre entreprise le fera », assure Stephen Hsu, l’un des fondateurs de la société, cité par New Scientist.
Si nous ne le faisons pas une autre entreprise le fera
Le test portant sur les déficiences mentales pose cependant des questions éthiques. Il permettrait aux parents d’éviter les embryons qui risqueraient de développer un QI inférieur de 25 points à la moyenne. Difficile de ne pas songer à l’idée que de futurs enfants pourraient un jour être « choisis » en fonction d’un tel critère — même si elle semble relever davantage de la science-fiction que de la réalité aujourd’hui.
En France, un cadre strict
En France, les tests génétiques sont encadrés par une juridiction stricte, qui établit que l’examen des caractéristiques génétiques « ne peut être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique » (article 16-10 du Code civil).
Le code de la santé publique autorise cependant, dans son article L2131-4, un diagnostic préimplantatoire, qui permet de différencier les embryons atteints de maladie génétique et ceux qui ne le sont pas, après une fécondation in vitro. Il n’est « autorisé qu’à titre exceptionnel », c’est à dire lorsqu’un couple « a une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique » grave.
À supposer que le test proposé par Genomic Prediction suscite l’intérêt de cliniques américaines, sa démocratisation est encore incertaine. De l’autre côté de l’Atlantique, les entreprises privées qui proposent des tests génétiques soulèvent de nombreuses interrogations.
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