La NASA dévoile 9 entreprises pour des missions d’atterrissage sur la Lune. Ces entreprises, toutes américaines, pourront répondre aux appels d’offres de l’agence spatiale pour transporter du matériel sur le satellite. La NASA prévoit une enveloppe de 2,6 milliards de dollars pour ces contrats.

Si la NASA va retourner sur la Lune, rien ne l’oblige à se lancer dans cette aventure toute seule. Justement, l’agence spatiale américaine a dévoilé jeudi 29 novembre le nom de neuf entreprises avec qui elle a tissé un partenariat (dans le cadre de contrats CLPS — Commercial Lunar Payload Services).

Ces neuf sociétés, qui sont toutes américaines, auront pour mission de transporter et de faire atterrir des charges utiles sur la Lune. Elles « pourront candidater pour la livraison de charges utiles scientifiques et technologiques pour le compte de la NASA, y compris l’intégration et l’exploitation des charges utiles, le lancement depuis la Terre et l’atterrissage sur la surface lunaire ».

Ces partenaires, quels sont-ils ? Le plus connu d’entre eux est certainement Lockheed Martin Space Systems, qui est l’une des branches d’un des plus importants marchands d’armes au monde. Les huit autres sont moins connus : Astrobotic Technology, Deep Space Systems, Draper, Firefly Aerospace, Intuitive Machines, Masten Space Systems, Moon Express et Orbit Beyond.

Lockheed Martin CLPS Lune atterrisseur

Un concept d'atterrisseur lunaire de Lockheed Martin.

Source : NASA

Pas de SpaceX, Boeing ou Blue Origin

À la lecture du nom des partenaires CLPS de la NASA, une absence saute aux yeux : celle de SpaceX et de Boeing. Les deux entreprises travaillent pourtant déjà étroitement avec l’agence spatiale : SpaceX achemine par exemple régulièrement du ravitaillement jusqu’à la Station spatiale internationale et Boeing a conçu les nouvelles combinaisons que porteront les prochains équipages.

[floating-quote float= »right »]Les charges utiles pourraient voler sur ces missions dès 2019[/quote]

Un autre nom notable manque à l’appel : celui de Blue Origin. Cette entreprise américaine, fondée par le multimilliardaire Jeff Bezos, le fondateur et patron d’Amazon, s’est aussi lancée dans l’eldorado dans l’espace. Et il s’avère que Blue Origin a aussi mis la Lune dans ses objectifs. L’entreprise cherche à mener à bien une mission lunaire vers 2020, avec le concours de… la NASA.

Le communiqué de la NASA n’évoque pas leur absence, mais une piste y est donnée pour expliquer pourquoi SpaceX, Boeing et Blue Origin ne sont pas dans le coup. Il est en effet indiqué que « les charges utiles lunaires pourraient voler sur ces missions sous contrat dès 2019 ». En clair, il semble que la NASA ait privilégié des solutions simples, mais prêtes à l’emploi, plutôt que des projets plus ambitieux, mais plus lointains.

D’ailleurs, l’annonce de la NASA parle « d’envoyer régulièrement des instruments, des expériences et d’autres petites charges utiles sur la Lune ». Pas question, donc, d’envoyer des cargaisons massives. « Ces premières missions permettront d’importantes démonstrations technologiques qui éclaireront la mise au point de futurs atterrisseurs et d’autres systèmes d’exploration », ajoute la NASA.

2,6 milliards de dollars

Pour ce programme CLPS, la NASA prévoit une enveloppe globale de 2,6 milliards de dollars qui sera dépensée au cours la décennie à venir. Ce montant sera réparti entre ces neuf entreprises, en fonction des contrats de livraison qui seront conclus et des charges qui seront transportées. Seront aussi pris en compte la faisabilité technique, le prix et le calendrier.

Il y aura donc une mise en concurrence entre ces neuf sociétés, ce qui permet à la fois de soutenir le développement du tissu économique américain dans le secteur spatial et d’infuser un esprit de compétition entre ces sociétés pour qu’elles se dépassent. Rien ne dit que toutes obtiendront un contrat avec la NASA : peut-être qu’une poignée d’entre elles rafleront l’essentiel des appels d’offres.

« L’innovation des entreprises aérospatiales américaines va nous aider à réaliser des choses incroyables sur la Lune » — le patron de la NASA

La NASA ne financera pas le développement des technologies nécessaires à ces sociétés pour atteindre la Lune. Il faudra donc qu’elles trouvent des financements, si ce n’est pas déjà le cas. L’agence spatiale se contentera simplement de payer pour une prestation de service. Aux entreprises d’adapter leur offre aux demandes de la NASA, qui pourraient inclure, par exemple, un retour d’échantillons sur Terre.

Pour l’heure, la NASA n’a pas précisément indiqué ce qu’elle souhaite acheminer sur la Lune. Par contre, elle a précisé que ce programme CLPS n’est pas fermé à de nouveaux partenaires. L’agence spatiale examinera périodiquement le marché américain pour voir si de nouveaux transporteurs peuvent être sollicités. La porte reste donc ouverte à quiconque… y compris à SpaceX, Blue Origin et Boeing.

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