SpaceX n’avait pas connu d’incident notable depuis septembre 2016. Mais avec la mission CRS-16, survenue le 5 décembre, tout ne s’est pas passé comme prévu.

Cela faisait un petit moment que SpaceX n’avait pas connu d’ennui au cours d’une mission. Hélas pour l’entreprise américaine d’astronautique, la longue série des vols sans incident vient de prendre fin. Mercredi 5 décembre, l’entreprise a été confrontée à un dysfonctionnement de sa fusée Falcon 9 lors de son retour sur Terre, ce qui a empêché le lanceur de se poser correctement.

Au lieu d’atterrir sur une plateforme située dans l’enceinte de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride, l’étage de la fusée Falcon 9 a fini sa course dans l’océan Atlantique. Cet amerrissage imprévu a été causé par le blocage de la pompe hydraulique des grilles de stabilisation pendant la phase de retour. Résultat, le premier étage a été confronté à du roulis et est parti en vrille. Littéralement.

La mission est réussie

Le choc de la fusée avec l’océan a toutefois été limité. Comme le fait remarquer Elon Musk, le fondateur de SpaceX, les moteurs de la fusée sont entrés en action juste avant le contact avec l’eau, ce qui a mis fin à la rotation et évité que le Falcon 9 ne s’abîme de trop. Le chef d’entreprise a même décrit la scène sur Twitter comme un « amerrissage sans heurt ». L’engin continuait en tout cas à transmettre des données.

Il est à noter que si le retour du Falcon 9 est un échec, la mission, elle, s’est bien passée. Il s’agissait d’acheminer une capsule Dragon jusqu’à la Station spatiale internationale afin de fournir du ravitaillement et de l’équipement aux membres de l’ISS. Une mission classique pour SpaceX, puisque c’était la seizième du genre. Il fallait alors propulser la capsule à une altitude de 440 km, là où se trouve la station.

Pas d’incident depuis l’automne 2016

L’incident au retour de la mission rappelle une fois encore que l’aventure spatiale reste difficile. Les équipes d’ingénierie ne l’avaient certes pas oublié, mais il est vrai que cela faisait un petit moment que les vols du lanceur Falcon 9 n’avaient pas connu d’incident particulier. Le dernier gros échec remonte au 1er septembre 2016, avec l’explosion de la fusée sur son pas de tir lors d’un essai statique des moteurs.

Hormis cette sortie de route très particulière, qui est survenue lors du remplissage des réservoirs, le Falcon 9 n’a pas connu d’erreur depuis le 15 juin 2016. À l’époque, la fusée avait manqué de carburant pour se poser en douceur sur une barge. Faute de poussée suffisante, l’engin est arrivé lourdement. Depuis, les seuls ratés de SpaceX concernent la récupération de la coiffe. Rien de critique.

Barge océanique

Une barge mise en oeuvre par SpaceX pour récupérer le Falcon 9.

Source : SpaceX

Leçons tirées

Reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra de cet étage, qui a fini sa course dans l’eau. À en croire Elon Musk, il pourrait bien servir à des missions internes à SpaceX (difficile de le proposer à des clients s’il est trop endommagé, de toute façon). L’entreprise en a aussi tiré un enseignement. Il va falloir rajouter de la redondance dans certains systèmes, même s’ils ne sont pas forcément capitaux pour la mission.

C’est ce qu’explique Elon Musk : « la pompe est à chaîne simple. Certains systèmes d’atterrissage ne sont pas redondants, car l’atterrissage est considéré comme essentiel à la sécurité au sol, mais non à la mission. Compte tenu de cet événement, nous ajouterons probablement une pompe et des conduites de secours ». Car ici, SpaceX a peut-être eu de la chance. L’engin a fini sa course dans l’océan.

Or, peut-être aurait-il pu se crasher en ville.

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