Un groupe de chercheurs de l’université du Queensland, à Brisbane en Australie, assure avoir développé un test permettant de dépister un cancer en moins de 10 minutes. Un article publié le 4 décembre 2018 dans la revue Nature Communications fait état de cette découverte.
Les scientifiques expliquent que leur trouvaille repose sur le « Methylscape » qui peut servir selon eux de « marqueur biologique universel du cancer. » Dans leur étude, ils assurent que cette signature se retrouve dans la plupart des cancers.
Un dépistage en 10 minutes
Sur cette base, ils proposent la création d’un test de circulation sanguine consistant en un fluide coloré qui permettrait de savoir si une personne a un cancer. « Ces analyses sont rapides, c’est-à-dire que le temps d’analyse est égal ou inférieur à 10 minutes, et elles nécessitent une préparation finale de l’échantillon ainsi qu’une petite entrée sur l’ADN », écrivent-ils.
Comment ce test fonctionne-t-il ? Il repose sur ce qu’on appelle la méthylation de l’ADN : c’est une modification chimique de l’ADN, qui peut toucher la base des nucléotides (élément constitutif de l’ADN). Les chercheurs s’en sont servi pour constater que les cellules saines et les cellules cancéreuses n’adhèrent pas de la même manière à des structures métalliques.
Le test créé par les chercheurs est à base d’eau. Il contient aussi des nanoparticules d’or, qui confèrent au liquide une couleur rose. Dans le cas d’une cellule cancéreuse, le contact avec ce liquide n’en change pas la couleur. Si la cellule est saine, le liquide devient bleu.
Si la cellule est cancéreuse, le liquide reste rose
Le test repose sur la façon dont l’ADN est structuré avec une molécule portant le nom de groupe méthyle. Lorsque les cellules sont cancéreuses, ces groupes méthyle se concentrent à certains endroits et dénudent une partie de l’ADN.
Les chercheurs annoncent que leurs tests ont bien fonctionné sur des cas de cancer du sein, de la prostate et de cancer colorectal. D’après leurs travaux, même une très faible quantité d’ADN cancéreux sera repéré par ce test.
Le test n’identifie pas le type de cancer
Les chercheurs avancent que ce test pourrait permettre de dépister 90 % des cas de cancer. Ils ajoutent que cette première étape doit impérativement être suivie d’autres examens. « Notre technique […] nécessiterait des tests ultérieurs avec d’autres méthodes pour identifier quel est le type de cancer et quel est son stade », complète la chercheuse Laura Carrascosa, co-autrice de l’étude auprès de The Guardian.
Même si le test ne permet pas de déduire de quel type de cancer il s’agit, les chercheurs insistent sur le fait que cette technique soit peu onéreuse. « Nous ignorons encore s’il s’agit du Saint Graal pour diagnostiquer tous les cancers », nuance le chimiste Matt Trau, l’un des auteurs de l’étude.
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