C’était le grand jour pour Virgin Galactic. Ce jeudi 13 décembre, l’entreprise fondée par Richard Branson a procédé au quatrième vol d’essai motorisé de sa navette spatiale, VSS Unity SpaceShipTwo. C’était un vol capital, car il s’agissait pour l’entreprise d’accéder pour la première fois à l’espace (même si l’altitude qui sera atteinte aujourd’hui risque de faire débat, à cause d’appréciations divergentes).
Alors, pari réussi ? Le débat risque d’être animé pendant un moment. Dans une série de messages publiés sur Twitter, Virgin Galactic a déclaré avoir atteint l’altitude d’au moins 250 000 pieds, soit environ 76,2 kilomètres. L’entreprise précisait que l’ascension du VSS Unity SpaceShipTwo se poursuivait, sans pour autant indiquer précisément quelle a été l’altitude maximale qui a été atteinte.
82,6 kilomètres
Ce n’est que plus tard que l’entreprise a révélé le palier maximal atteint : 271 268 pieds, soit 82,6 kilomètres. Elle a aussi précisé que son moteur a été en fonctionnement pendant une minute — ce qui est assez court — et que sa vitesse maximale s’est élevée à mach 2,9, soit très précisément 3 580,92 km/h. Reste que 82,6 km n’est pas l’altitude communément admise pour indiquer le passage dans l’environnement extra-atmosphérique.
Cette démarcation a été établie par une convention internationale et se nomme la ligne de Kármán. Or historiquement et pour des raisons d’unités de mesure différentes, les États-Unis ont opté pour une approche différente. Et jusqu’à présent, cette incohérence n’a pas été réglée, malgré une tentative en 2004. Et c’est opportunément ce seuil que Virgin a visé, celui-ci étant forcément moins difficile à atteindre.
Le tourisme spatial en ligne de mire
Comme d’habitude, SpaceShipTwo a commencé son ascension non pas en partant du sol, mais en étant déjà en l’air. Pour cela, le vaisseau a été acheminé à une bonne hauteur par un avion spécial, baptisé WhiteKnightTwo. Celui-ci l’a largué a bonne hauteur et l’a laissé seul au-delà de l’atmosphère. SpaceShipTwo est ensuite redescendu le plus en douceur possible, avant de se poser.
« Si tout se déroule comme prévu, nos pilotes vivront une longue période de microgravité », commentait l’entreprise dans un billet de blog, avant le vol. Le vol a aussi été l’occasion de faire une collecte complémentaire de données de vol, notamment sur la dynamique thermique, la maniabilité supersonique et le comportement général du vaisseau, qui a été observé de près avec de nombreux capteurs.
La réussite de ce vol conditionne en tout cas favorablement les prochaines étapes de Virgin Galactic, qui cherche à développer une activité de tourisme spatial. Plusieurs personnalités fortunées sont d’ores et déjà dans les starting-blocks pour prendre un billet dès que possible. Ce business n’est toutefois pas encore prêt à prendre son envol : de nombreux tests devront être conduits pour s’assurer de la fiabilité de l’engin.
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