La mission BepiColombo a un voyage de sept ans qui l’attend avant d’atteindre Mercure. Le 17 décembre, ses moteurs ioniques ont été allumés.

Souvenez-vous : le 20 octobre, la mission BepiColombo prenait son envol grâce à une fusée Ariane 5. L’objectif ? Explorer Mercure, la planète la plus proche du Soleil. Pour cela, un module spécial a été construit pour transporter deux orbiteurs scientifiques, l’un européen (« Bepi »), l’autre japonais (« Mio »), pour étudier le relief, la surface, la structure interne, l’exosphère et la magnétosphère de ce monde, mal connu.

Mais avant de pouvoir pointer ses instruments scientifiques vers Mercure, il faut déjà que la mission arrive à proximité de la planète. Or, ce n’est pas demain la veille que cela arrivera : le voyage qui attend Bepi et Mio est une traversée dans l’espace d’une durée de sept ans. Il y aura certes un premier survol de Mercure en octobre 2021, mais ce n’est qu’en décembre 2025 que les deux orbiteurs seront positionnés.

Activation des moteurs ioniques

Il s’avère que les préparatifs pour ce grand voyage ont début Le 17 décembre, l’Agence spatiale européenne a publié un message dans lequel elle a annoncé l’allumage des moteurs ioniques du module européen de transfert vers Mercure (c’est lui qui transporte les deux orbiteurs). Il s’agit de la « première phase propulsive », « qui le placera sur sa trajectoire interplanétaire et optimisera son orbite ».

Les moteurs ioniques ne peuplent pas seulement les œuvres de science-fiction. Ils sont aussi très utilisés de nos jours pour manœuvrer et propulser des sondes ou des satellites. Au lieu de brûler du carburant, un gaz rare, en l’occurrence, du xénon, est ionisé. Cela a pour conséquence de libérer des ions, qui sont ensuite accélérés à l’aide d’un champ électrique.

Pour alimenter son moteur ionique, le module européen de transfert vers Mercure dispose de trois réservoirs de xénon, pesant un total de 581 kg. Il est à noter que BepiColombo ne va pas uniquement se servir de ce carburant pour atteindre Mercure : il va aussi s’aider de l’assistance gravitationnelle, qui consiste en quelque sorte à se servir de corps célestes très massifs pour prendre de la vitesse

« Ce premier ‘arc’ de poussée ionique va durer deux mois et placer BepiColombo sur sa trajectoire interplanétaire. Le premier survol s’effectuera en avril 2020, et il s’agira de la Terre ! », explique l’Agence spatiale européenne. BepiColombo se servira de la gravité de la planète bleue, ainsi que celles de Vénus et Mercure. Pas moins de neuf assistances gravitationnelles sont prévues.

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