Chaque années, des millions de poussins mâles sont tués en élevage. Pour y remédier, une entreprise a développé une technologie efficace, peu chère et rapide.

Dans certaines filières d’élevage, notamment celles de poules pondeuses, les poussins mâles sont séparés des femelles – c’est ce qu’on appelle le « sexage » – et tués, parfois dans d’atroces conditions. Pour mettre fin à cette pratique, une entreprise allemande nommée Seleggt a mis au point une nouvelle technologie, a repéré Sciences et Avenir dans un article publié vendredi 3 janvier.

Des mâles identifiés avant leur naissance

La firme explique le procédé sur son site internet. C’est avant l’éclosion des œufs qu’elle a choisi d’agir. Puisque les mâles sont considérés comme des « indésirables » dans certains élevages, pourquoi ne pas les empêcher de naître au lieu de les tuer ensuite, s’est demandé Seleggt.

Pour distinguer les futurs mâles des futures femelles,  Seleggt perce un petit trou dans les coquilles d’œufs, durant la phase d’incubation. Elle prélève à l’intérieur des poches embryonnaires un peu de liquide. Elle analyse ensuite les hormones qui y sont contenues, grâce à un marqueur changeant de couleur. Comme les hormones sécrétées par des mâles et des femelles ne sont pas les mêmes, le marqueur devient soit rouge, soit bleu, suivant le genre de l’animal.

Le processus détaillé. // Source : Seleggt

Le processus détaillé.

Source : Seleggt

Cela permet d’éliminer les œufs « mâles » avant l’éclosion, qui seront par la suite transformés en une poudre utilisée pour d’autres animaux d’élevage. Le sexage persiste donc, mais il n’est plus nécessaire de tuer des poussins.

Un procédé déjà utilisé en Allemagne

Selon Seleggt, le processus est peu coûteux, et suffisamment pratique pour que l’on puisse l’appliquer à des élevages conséquents. En Allemagne, des œufs issus de filières dans lesquelles on pratique le sexage avant la naissance sont déjà en vente dans des magasins.

C’est le ministère de l’Agriculture local qui a financé le projet. En France, on réfléchit également à une solution de ce type. Une convention a été passée entre le gouvernement et une entreprise pour mettre au point avant 2024 une méthode similaire. 4,3 millions d’euros ont été investis en ce sens, avait assuré le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert au mois d’août.

Les rares chiffres sur le nombre de poussins mâles tués chaque année viennent de l’association de protection animale L214. Selon elle, 45 millions de ces bébés sont tués en Allemagne par an, contre 40 millions en France. L’association avait publié des vidéos dans lesquelles on voit les conditions particulièrement atroces dans lesquelles les poussins sont tués, parfois broyés vifs.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !