Après 6 mois à bord de la Station Spatiale internationale, des astronautes ont eu leur système immunitaire altéré. Des scientifiques ont relevé que certaines de leurs cellules, dites NK, avaient subi des changements lors de ce séjour spatial.

On pouvait s’en douter : un séjour dans l’espace a des incidences sur le corps humain. Le système immunitaire des astronautes risque d’être perturbé en cas de vol prolongé dans le cosmos, confirme une équipe de scientifiques dans une étude publiée le 24 janvier 2019 au sein de la revue Journal of Applied Physiology.

Des chercheurs, spécialisés dans la nutrition, l’immunobiologie ou la pédiatrie, se sont associés au Centre spatial Lyndon B. Johnson de la Nasa, pour s’intéresser aux « cellules NK » de 8 astronautes. Ils ont passé 6 mois en mission à bord de la Station Spatiale internationale.

Un astronaute de l'ISS en sortie dans l'espace. // Source : Pxhere/CC0 (photo recadrée)

Un astronaute de l'ISS en sortie dans l'espace.

Source : Pxhere/CC0 (photo recadrée)

Des cellules altérées chez les astronautes

Ces cellules, aussi connues sous le nom de lymphocytes NK (ces deux lettres sont une abréviation de l’anglais « natural killer ») se trouvent dans le système immunitaire inné des humains. Comme l’expliquent les auteurs, elles sont importantes pour surveiller « les tumeurs naissantes et les infections virales latentes. »

Or, ces risques sont très préoccupants lors d’un voyage spatial. Maintenir les astronautes en bonne santé est une condition essentielle pour espérer achever une mission d’exploration en dehors de l’orbite terrestre. « Nous montrons que la fonction des cellules NK est altérée chez les astronautes au cours d’une mission de 6 mois en orbite spatiale par rapport aux niveaux avant le vol et aux contrôles au sol », affirment les scientifiques.

Une activité réduite de moitié en 2 mois

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé les échantillons de sang des 8 astronautes partis en mission sur l’ISS — recueillis avant, pendant et après le voyage — avec d’autres échantillons de personnes en bonne santé sur Terre.

Résultat ? À partir du 90e jour en mission, l’activité de cytotoxicité des cellules NK — responsable de l’immunité — des membres de l’ISS a été réduite de 50 % lorsqu’elles ont été placées face à des cellules leucémiques in vitro. Ce n’était pas le cas chez les personnes restées sur Terre.

Les précédents voyages des astronautes semblent aussi jouer un rôle. Les cellules NK des membres d’équipage qui n’avaient jamais été dans l’espace étaient moins résistantes que celles de leurs homologues plus expérimentés.

Les auteurs insistent sur le fait que d’autres mesures sont nécessaires pour confirmer ce dysfonctionnement des cellules du système immunitaire lors d’un séjour dans l’espace. Par ailleurs, il n’est pas le seul élément qui peut être altéré quand vous quittez la Terre : votre cerveau pourrait ne pas supporter un très long voyage.

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